Le dimanche 28 janvier 2024, les pays membres de l’AES que sont le Burkina, le Mali et le Niger, annonçaient au travers d’un communiqué, leur retrait avec effet immédiat de la CEDEAO. Une décision que le président de la transition juge « très bien réfléchie », au regard des réalités que traversent les États de l’AES, confrontés depuis bientôt une dizaine d’années pour le Burkina, au problème du terrorisme. De ses dires, la CEDEAO a été créée avec l’ambition de refléter des valeurs panafricaines. « Malheureusement au fil du temps, l’organisation a perdu ses valeurs-là », regrette-t-il.
A ceux qui disent que l’AES a quitté le navire parce que les chefs d’Etat des autres pays ne veulent pas de putschistes au sein de cette organisation, la réponse du président est la suivante : « il y a des putschistes militaires au sein de la CEDEAO qui, aujourd’hui, se réclament démocrates. Il y a aussi des civils. Il y a pire que des putschistes. Il y en a qui tuent qui bâillonnent leurs peuples sous le silence. La CEDEAO ferme les yeux et les oreilles. Il y a plein de putschistes au sein de la CEDEAO ».
Quant aux revers de cette décision, exemple pris de la libre circulation des biens et des personnes, le président répondra : « nous verrons et nous saurons quelle décision prendre en temps opportun ». Et en attendant, dit-il : « un africain qui veut venir au Burkina est le bienvenu chez lui...Nous partons, mais nous restons panafricains ».
L’alliance des Etats du Sahel est viable
Au cours de l’interview, Ibrahim Traoré est revenu sur la nature des relations qui existent entre les Etats du Sahel. Pour lui, ces Etats sont très riches. Et si les économies sont ce qu’elles sont aujourd’hui, c’est eu égard à la mal gouvernance. « Aujourd’hui, nous sommes en train de tout faire pour que nous n’importions rien, concernant ce que nous consommons. On nous crie partout que les Africains meurent de faim et de soif et on invente des projets par-ci par-là pour nous apporter de l’eau, alors que l’AES est une grosse réserve d’eau souterraine, et même en surface. En termes de ressources minérales, on n’a rien à envier à quelqu’un », se convainc-t-il.
Source : Présidence du Faso