La junte au pouvoir au Mali a poursuivi sa répression contre toute forme de contradiction en interdisant aux médias de couvrir les partis politiques, après avoir suspendu leurs activités la veille. Les colonels qui ont renversé le président civil Ibrahim Boubacar Keïta en 2020 ont décrété la suspension “jusqu’à nouvel ordre” des activités des partis et des associations à caractère politique, les accusant de “subversion” .
La Haute autorité de la communication (HAC) a suivi la directive du chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, en signant un décret visant les partis. La HAC a invité tous les médias (radios, télévisions, journaux écrits et en ligne) à cesser toute diffusion et publication des activités politiques des partis et des associations .
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a exprimé sa profonde préoccupation face à la suspension des activités des partis et a appelé à l’abrogation immédiate du décret. L’organisation de défense de la presse Reporters sans frontières a qualifié cette interdiction faite aux médias de “mesure de censure” et a souligné qu’elle s’inscrivait dans une série de restrictions à la liberté d’information sous la junte .
Malgré l’opposition largement réduite au silence au Mali, ce nouveau tour de vis a suscité de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux. La Maison de la presse, une organisation non gouvernementale, a appelé la presse à ne pas se soumettre aux injonctions de la HAC .
L’ancien Premier ministre éphémère, Moussa Mara (2014-2015), a demandé aux autorités de revenir sur leur décision de suspension, qualifiant cette mesure de “recul majeur” qui ne présage pas d’un avenir apaisé. Le président du parti Convergence pour le développement du Mali (Codem), Housseini Amion Guindo, a appelé à la désobéissance civile jusqu’à la chute du régime illégal et illégitime, invoquant l’incapacité du gouvernement à répondre aux besoins essentiels des Maliens .
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