Elle est l’une des révélations et l’une des plus grandes satisfactions de l’athlétisme burkinabè ces dernières années. Au Togo, en RDC, au Ghana et au Cameroun, Sita Sibiri, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a porté haut les couleurs de son pays. A chaque course, elle bat non seulement son propre record, mais celui national. Retour sur le parcours de l’amazone des 400m burkinabè.
Les choses ont commencé à s’enchaîner pour Sita ces deux dernières années. En effet, à Lomé, aux championnats de la region2, elle bat pour la première fois le record national de 400m avec une médaille à la clé. Un record de 53 secondes 81 centièmes, qui était détenu par Aissata Soulama. Par la suite, aux Jeux de la Francophonie, en RDC, elle bat par deux fois son propre record et revient avec une autre médaille.
Pour tout couronner, aux 13es Jeux africains d’Accra, au Ghana, elle améliore ses performances par trois fois en trois courses. En finale, avec 51 secondes 74 centièmes, Sita Sibiri décroche la médaille de bronze des Jeux africains à Accra. Avec cette performance, elle établit un nouveau record pour le 400m au Burkina Faso. Tout dernièrement à Yaoundé, au Cameroun, au meeting (catégorie argent), elle remporte la médaille d’argent aux 400m haies et le bronze au 200m.
- Le sprint, son affaire !
Régulière et courageuse !
Sita Sibiri n’a que 20 ans. Elle est née un certain 7 mars 2004, la veille de la journée internationale de la femme, à Bobo-Dioulasso. 3e enfant d’une famille polygame de 11 enfants, Sita a toujours eu à cœur d’offrir une meilleure condition de vie aux siens. Son coach Placide Sawadogo nous parle d’elle : « Sita Sibiri a commencé l’athlétisme en 2019 alors qu’elle était en classe de 4e. Elle a été découverte par le directeur technique national à l’Education physique et sportive (EPS) à Bobo-Dioulasso pendant un cours d’Éducation physique et sportive (EPS) au Lycée privé laïc de l’Immaculée conception », se rappelle-t-il.
- Placide Sawadogo admire le courage de Sita Sibiri
Selon le coach Sawadogo, la médaillée au 400m faisait le demi-fond à ses débuts, c’est-à-dire, les 800m, même les cross. Grâce à sa persévérance, après son BEPC, elle rejoint le Lycée Ouezzin Coulibaly. Une faveur du DTN pour lui permettre de débuter son accoutumance en athlétisme. Elle n’a pas déçu. « Aux entraînements, elle est restée régulière et courageuse. Présentement on l’a spécialisée au 400m et au 400m haies. Je me dis qu’au fur et à mesure qu’elle évolue, on va l’orienter au 400m et au 200m, parce que le 400m haies est très technique. Si elle gagne son Bac, on va grouiller pour qu’elle reste à Bobo-Dioulasso. Avec l’aide du Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs (FNPSL), on va lui trouver une bourse consistante pour qu’elle puisse participer aux meetings dans le monde afin de mieux se préparer », relate le coach Sawadogo.
- Le journaliste sportif, Mahamadi Ouéna, pense que l’athlète a un avenir prometteur
Un avenir prometteur !
« Sita Sibiri est une athlète que j’ai découverte il y a pratiquement 2 ans en junior. Déjà, elle essayait de titiller les grands au 400m haies. Elle est très forte au sprint long. Toute l’année dernière, c’est-à-dire, en 2023, à la faveur des championnats d’Afrique, elle a été très combative. J’ai vu en elle tout le potentiel et le sérieux dans son travail. Je suis allé même faire un dossier avec elle à Bobo-Dioulasso. Là aussi, j’ai vu qu’elle était appliquée. Elle peut vraiment réussir dans sa discipline », témoigne Mahamadi Ouéna, journaliste sportif à la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB). Selon M. Ouéna, au regard de toutes ses performances, et du sérieux qu’elle y met, c’est une athlète qui peut aller au sommet. Parce que, de son analyse, le niveau des athlètes au plan mondial, le 400m féminin se gagne autour des 48 secondes. « Sita est à 51 secondes. Si elle continue de progresser, d’ici 3 à 4 ans, elle sera parmi les meilleures », prédit le journaliste.
- Sita Sibiri est reconnaissante
La reconnaissance !
Sita Sibiri est reconnaissante à la Fédération burkinabè d’athlétisme. « Tout d’abord, j’aimerais remercier les membres de la fédération et tous ceux qui m’ont accompagnée dans mes débuts. Je suis très contente de mes médailles et de mes différents records. Je suis très satisfaite et c’est très bien pour un début », remercie l’athlète. A 20 ans, Sita Sibiri ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « J’aimerais aller de l’avant pour améliorer mes conditions de vie. Parce que, dans le sport on peut s’en sortir si on travaille beaucoup et si on reste concentré sur ses objectifs. Je compte me remettre en cause pour mieux faire dans les prochaines compétitions », fait-elle savoir. En attendant, la vingtenaire a ses yeux rivés sur les Jeux Olympiques de Paris en juin prochain. Bonne chance !
Obissa Juste Mien
Lefaso.net