Le CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso en proie à de graves dysfonctionnements, selon le SYNTSHA

Publié le 18 Juillet 2024, 19:42pm

Le Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou (CHUSS) de Bobo-Dioulasso traverse une crise profonde. C’est ce qu’a affirmé la section du CHUSS du Syndicat des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale (SYNTSHA) lors d’une conférence de presse tenue le 18 juillet 2024 à Bobo-Dioulasso. Les représentants syndicaux ont dressé un tableau alarmant des conditions de travail et de gestion au sein de l’établissement.

Équipements défaillants et infrastructures vétustes

Les conférenciers n’ont pas mâché leurs mots pour décrire l’état du CHUSS. "Le CHUSS est malade. Le CHUSS souffre de ses équipements, de ses infrastructures et de la gestion de certains de ses dirigeants. En somme, le CHUSS est victime d’une gestion défaillante", ont-ils déclaré. Selon eux, les problèmes actuels du centre hospitalier sont les résultats de la "mauvaise gouvernance des années 2021-2023".

Les dysfonctionnements touchent plusieurs services clés de l’hôpital. Le service d’imagerie, par exemple, est hors service depuis plus de trois mois, obligeant les patients à être évacués vers d’autres centres pour des radiographies. "Un patient est même décédé pendant son transport en taxi", ont-ils déploré. Ils ont également signalé que l’IRM récemment installée n’est toujours pas opérationnelle en raison de l’absence d’un injecteur, et que les pannes sont fréquentes, alimentant des rumeurs de sabotage interne.

Des services médicaux en souffrance

Le département de médecine est confronté à une pénurie de matériel crucial. "Il est inadmissible que ce département manque de colonne d’endoscopie digestive et de fibroscope bronchique depuis plus de cinq ans", ont-ils dénoncé, précisant que le matériel, pourtant inscrit dans le Plan Pluriannuel des Marchés (PPM) 2023, n’a toujours pas été livré.

Le département de chirurgie est également gravement touché par des dysfonctionnements périodiques. Le manque de matériels essentiels tels que les inspirateurs, l’état déplorable des tables d’opération et les problèmes de stérilisation ont conduit à la suspension des programmes opératoires réguliers, limités désormais aux seules urgences depuis un mois.

Des urgences débordées et mal équipées

Les services d’urgence – médicale, chirurgicale et pédiatrique – souffrent d’un manque criant d’équipements (moniteurs de surveillance, tensiomètres) et d’infrastructures adéquates. "Un court-circuit en néonatologie a paralysé le service pendant plus de dix jours, entraînant l’évacuation d’enfants vers Ouagadougou", ont-ils rapporté, ajoutant que tous les services sont également confrontés à des problèmes récurrents de climatisation.

Appel à des mesures urgentes

Les représentants syndicaux du SYNTSHA ont appelé à une prise de conscience et à des mesures urgentes pour redresser la situation au CHUSS. Ils insistent sur la nécessité de rétablir des conditions de travail décentes et de garantir des soins de qualité aux patients. Le malaise profond qui affecte le centre hospitalier de Bobo-Dioulasso appelle une réponse rapide et efficace des autorités compétentes pour éviter une dégradation supplémentaire des services de santé dans la région.

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