En 2022, la commune rurale de Satiri et de Bekuy ont été le théâtre d'attaques violentes, avec la destruction de la gendarmerie, du commissariat de police, du CSPS et des écoles, entraînant leur fermeture. À partir de 2023, quatre villages ont été évacués, provoquant un déplacement massif des populations vers la ville de Bobo-Dioulasso. L'accès à la commune était alors extrêmement difficile.
Aujourd'hui, grâce aux efforts conjoints des autorités régionales et du capitaine Ouattara, la vie a repris à Satiri, Kadomba, Bekuy, Niefrilay et à Lampa. Une population, majoritairement agricole, a retrouvée le chemin des champs et tous les services déconcentrés de l'État sont de nouveau opérationnels. Notre équipe de reportage s'est rendue sur les lieux le 24 juillet 2024 pour constater la situation de près.
Reportage!
Satiri, l'une des 13 communes de la province du Houet, est située à 45 kilomètres de Bobo-Dioulasso sur la route nationale numéro 10 reliant Bobo-Dioulasso à Dédougou. Elle compte 48 111 habitants selon le RGPH 2019, avec une diversité ethnique dominée par les Bobos, autochtones de la région.
Revêtu de sa tenue traditionnelle, le sourire aux lèvres et visiblement confiant quant à la reprise des activités Ouédraogo Emmanuel, président de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Satiri, a exprimé avec satisfaction sa profonde gratitude envers les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) et la résilience de la population. « Je tiens à rendre un vibrant hommage au capitaine Ouattara pour le travail formidable qu'il a accompli avec ses hommes. Grâce à leurs efforts, les populations vaquent à leurs préoccupations et les services déconcentrés sont en activité », a-t-il déclaré.
Traoré Tahirou, vêtu de son boubou blanc et arborant un chapeau doré, s'est exprimé avec une éloquence mesurée, évoquant un souvenir douloureux. En sa qualité de premier vice-président de la délégation spéciale de la commune, il a rappelé les événements tragiques survenus en 2022. : « Notre commune a été attaquée par des terroristes, entraînant le déplacement des villages de Molokadou, Niefrilaye, Chissa et Ramoutoulaye. Les attaques ont fait des victimes, dont un VDP abattu et un autre enlevé. Aujourd'hui, grâce à l'accompagnement du capitaine Ouattara, les villages déplacés sont de retour et ont repris les travaux champêtres. »
Notre équipe a rencontré Franck Millogo, un jeune écolier, à la mairie de Satiri. Il se réjouit de pouvoir désormais accéder librement aux services administratifs. « Il y a un an, c'était impossible à cause de la présence des terroristes », a-t-il souligné.
Avec un ton imposant, Kambou Sansan Dieudonné, lieutenant et commissaire de police, a exposé les efforts constants déployés pour garantir la sécurité : « Nous avons été attaqués par les terroristes dans la nuit du 19 au 20 novembre 2022. Depuis cet incident, mes équipes et moi-même avons formé plusieurs Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) dans les communes de Satiri et de Bekuy. Ces volontaires sont bien entraînés et suivent rigoureusement les consignes. Nous bénéficions du soutien de ma hiérarchie et de l'appui considérable du capitaine Ouattara. La population, quant à elle, nous a offert un terrain spacieux de plus d'un hectare pour la construction d'un nouveau commissariat. Nous attendons désormais l'autorisation des autorités pour démarrer la construction. Je tiens à saluer la résilience de la population, qui a compris notre détermination à reconquérir Satiri. Tout se déroule bien et les habitants ont repris leurs activités quotidiennes ».
Mamourou Ouédraogo, chef des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) de Satiri, d'apparence robuste et débordant de confiance, a partagé son vécu : « Les attaques initiales ont été d'une cruauté sans nom, mais nous avons pris la décision de nous battre pour libérer notre commune. Aujourd'hui, nous effectuons des patrouilles régulières, et la peur a changé de camp. Nous exprimons notre gratitude au président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, ainsi qu'aux autorités, notamment au président de la délégation spéciale, Ouédraogo Emmanuel, au lieutenant et commissaire de police Kambou Sansan Dieudonné, et au capitaine Ouattara pour leur soutien inestimable ».
Au marché de Satiri, Traoré Siatou, commerçante, se réjouit du retour à la normale : « Au début, j'avais peur, mais maintenant je vends mes condiments jusqu'à 22 heures. Je remercie les VDP et les autorités pour leur travail. »
À la préfecture de Satiri, l'atmosphère est de nouveau empreinte de vie et de dynamisme, marquant la reprise des activités après les attaques terroristes de novembre 2022. Ouattara Salimata, agent à la préfecture, nous rassure avec une fierté palpable et une élégance certaine : « Nous avons repris le service, qui avait été interrompu pendant un certain temps. Nous bénéficions de la présence régulière des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), qui assurent notre sécurité. Je tiens à féliciter les autorités pour le travail remarquable qu'elles ont accompli ».
Le CSPS de Satiri a également repris ses activités, comme l'a confirmé Mme Traoré née Somé Séverine, sage-femme : « Le service a repris et les malades viennent fréquemment. Les femmes enceintes sont rapidement prises en charge. »
Satiri, les écoles ouvrent leurs portes grâce à la résilience et à la détermination des enseignants et des élèves
La commune de Satiri, marquée par une insécurité grandissante en 2022, a connu la fermeture de nombreuses écoles en raison de la présence d'hommes armés. Badini Boukary, Chef de Circonscription d’Éducation de Base (CCEB) de Satiri, a expliqué que cette situation a contraint les enseignants à se rendre dans des établissements où ils pouvaient exercer leur métier en toute sécurité. Malgré la crise sécuritaire, certaines écoles ont réussi à maintenir leurs activités éducatives, là où les conditions le permettaient.
La résilience et la détermination des enseignants et des élèves ont porté leurs fruits, avec un taux de réussite de 75 % à la session de 2024. "Même en pleine crise sécuritaire, des écoles étaient fonctionnelles là où il y avait une possibilité d'enseigner", a souligné Badini Boukary.
Avec le retour progressif à la normale, les efforts pour rouvrir les classes au profit des élèves se sont intensifiés. "Nous devrions ouvrir les classes pour offrir à nos élèves une éducation digne de ce nom", a-t-il ajouté. Selon lui, récemment, trois écoles ont rouvert, y compris l'école de Ramatoulaye, où certaines classes ne comptent parfois que quatre élèves.
Cette réouverture symbolise non seulement la reprise des activités éducatives, mais aussi la résilience de toute une communauté face à l'adversité. Les autorités locales, les enseignants, les élèves et leurs familles continuent de travailler ensemble pour garantir un avenir meilleur et plus sûr pour les enfants de Satiri.
A Kadomba, Millogo Alimata, dans son champ de coton, salue le retour au calme : « Le calme est revenu et je salue le travail des VDP. »
À Ramatoulaye, les travaux champêtres ont repris sous la protection des VDP Ouédraogo Aly, imam et chef de village de Ramatoulaye, a souligné l'importance de la sécurité : « Enrôlé comme VDP, je veille à la sécurité de notre village. Nous avons repris nos activités agricoles grâce à l'appui des autorités je salue la présence effective du Capitaine Ouattara pour la libération de notre localité. »
A Niefrilaye le constat est de visu, la vie a repris, les VDP occupent les lieux et veuillent sur la population.
Après avoir traversé le village de Niefrilaye, notre véhicule est tombé en panne. Après une vérification effectuée par le conducteur, il s'est avéré que la panne n'était pas très grave, mais que le moteur avait surchauffé, atteignant une température élevée. Heureusement, les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) sont venus à notre secours. Nous avons pu continuer notre voyage dans un autre véhicule, en attendant que le véhicule initial soit réparé pour notre retour.
À Lamba, la situation reste précaire, comme l'a expliqué Guira Abdoul Rasmané, chef des VDP : «nous avons repousser les terroristes, récupérer leurs engins qu'on exploite actuellement, nous sommes au dessus d'eux mais, nous poursuivons nos patrouilles pour les démasquer où ils sont. Les terroristes ont saccagé le CSPS et nous manquons d'infrastructures sanitaires et de réseau téléphonique. Nous appelons les autorités à intervenir pour améliorer la situation. J'adresse mes remerciements à Ouédraogo Emmanuel, PDS de Satiri, notre coordonnateur Kambou Sansan Dieudonné, commissaire de police de Satiri et le capitaine Ouattara pour ses appuis en logistique »
En dépit des défis persistants, la résilience de la population et les efforts des autorités ont permis à Satiri de retrouver une certaine normalité. La vigilance reste de mise pour garantir la sécurité et le bien-être de tous.
Retour à la Normalité à Bekuy, un exposé sur les défis et résiliences post-crise
À Bekuy, une commune à fort potentiel agricole, les habitants expriment leur gratitude envers les forces de défense tout en espérant le rétablissement de la paix à travers tout le Burkina Faso, afin que la vie puisse retrouver son cours normal.
Nana née Tiendrebéogo Assata, présidente de la délégation spéciale de Bekuy, s’est exprimée avec assurance, entourée du chef du village, évoquant les moments difficiles traversés par sa localité. Vêtue de vêtements féminins, elle a pris la parole en présence de ses collaborateurs pour exprimer ses observations. Selon elle, « plusieurs villages ont pu ensemencer leurs champs pour la production agricole, à l'exception de Bassé, une localité très isolée où des difficultés persistent. Aussi, la gendarmerie a été victime d'une attaque terroriste. Suite à cet incident, elle a été déplacée à Satiri. Nous plaidons pour le retour de la gendarmerie auprès des populations.
Je profite de votre présence pour remercier nos autorités qui ont œuvré au rétablissement de la vie quotidienne à Bekuy.
Cependant, nous rencontrons des problèmes majeurs, parmi lesquels le manque de réseau téléphonique, l'absence de connexion internet et l'insuffisance de l'électricité. J'ai interpellé à plusieurs reprises la SONABEL, mais la situation reste inchangée. Le village de Sara est plongé dans l'obscurité depuis un certain temps », a-t-elle confié.
Bazoum Adama, chef du village de Bekuy, a également pris la parole, soulignant que « dans l'ensemble, tout va bien et les VDP font un travail remarquable sur le terrain. » Il a conclu en rendant hommage à toutes les forces combattantes engagées dans la reconquête du territoire national.
La reconquête du territoire est désormais une réalité à Satiri et Bekuy, deux communes situées respectivement dans les provinces du Houet et du Tuy, au sein de la région des Hauts-Bassins. En effet, la vie a repris son cours normal, et les populations poursuivent leurs activités quotidiennes sous la vigilance attentive des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP).
Abdalah Souleymane K. KABORE
Intégration BF