Autrefois un quartier huppé abritant des familles aisées, le secteur communément appelé "Petit Paris" à Bobo-Dioulasso connaît aujourd'hui une transformation inquiétante. Ce secteur, jadis synonyme de luxe et de tranquillité, est désormais dominé par la prostitution, suscitant l'indignation et les plaintes récurrentes des habitants.
Notre équipe de reportage s'est rendue sur place le 5 août 2024 à 22 heures pour constater les faits.
Autrefois un quartier prisé pour ses résidences cossues et ses constructions élégantes, le secteur communément appelé Petit Paris à Bobo-Dioulasso est aujourd'hui en proie à une réalité bien différente. Devenue un épicentre de la prostitution, cette zone autrefois prospère est désormais le théâtre de nombreuses plaintes de la part des résidents. Notre équipe de reportage s'est rendue sur place pour constater les faits et comprendre les enjeux de cette transformation.
Petit Paris, autrefois habité par l'élite de Bobo-Dioulasso, est aujourd'hui dominé par une activité de prostitution florissante. Des femmes de plusieurs nationalités y ont élu domicile, pratiquant le plus vieux métier du monde. Selon Monsieur Ouédraogo, résident du quartier, de nombreuses plaintes ont été déposées contre ces pratiques incessantes, mais elles n'ont jamais abouti. "Il y a eu un affrontement entre les habitants et les prostituées, l'affaire a été portée devant le procureur, mais nous n'avons toujours pas de nouvelles", explique-t-il.
Ce qui fut un quartier résidentiel prospère a vu son visage changer radicalement. Désormais, des prostituées de diverses nationalités y ont établi leur base, transformant Petit Paris en un haut lieu de commerce sexuel.
Monsieur Ouattara, un résident de longue date, témoigne : "Il y a eu plusieurs plaintes que nous avons déposées contre leurs pratiques incessantes ici, mais cela n'a jamais abouti. Une fois, il y a eu un affrontement entre les habitants du secteur et les prostituées, et l'affaire a été portée devant le procureur. Jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucune nouvelle."
Une pratique qui pourrait jouer sur l'éducation des enfants
Les habitants craignent particulièrement l'impact de cette situation sur leurs enfants. "Ce que nous redoutons, c'est l'éducation de nos enfants. Cette vie que mènent les prostituées sous les yeux de nos enfants pourrait affecter leur éducation. Nous interpellons les autorités compétentes pour qu'elles nous aident à faire partir ces prostituées de notre secteur," ajoute-t-il avec frustration.
Les habitations de standing, autrefois symboles de prestige, sont désormais louées à des prostituées, souvent avec la complicité des propriétaires. Le secteur, autrefois synonyme de prospérité, semble désormais être devenu un refuge pour ces activités. Monsieur Traoré se demande pourquoi Petit Paris a été choisi comme destination privilégiée pour la prostitution. "Le nom de ce quartier évoque le raffinement et le prestige, il est triste de le voir associé à de telles pratiques", déplore-t-il.
Des habitations de haut standing sont désormais occupées par des prostituées, souvent avec la complicité des bailleurs qui louent leurs propriétés à des fins lucratives.
Les préoccupations des résidents vont au-delà des nuisances immédiates. "Ce qui nous inquiète, c'est l'éducation de nos enfants. La vie que mènent ces prostituées sous leurs yeux pourrait avoir un impact négatif sur leur éducation. Nous appelons les autorités compétentes à intervenir pour mettre fin à cette situation", implore Madame Bouro
Madame Sanou, une autre résidente, appelle à l'intervention des forces de l'ordre : "Il faut l'intervention des forces de l'ordre pour nous sauver. Leur présence dans la zone est cruciale car les prostituées fuient les FDS. Elles ont peur d'être arrêtées et de devoir payer des amendes. Une surveillance continue pourrait les dissuader. Nous, femmes mariées, sommes souvent confondues avec des prostituées par des hommes à la recherche de relations tarifées. Cette confusion est profondément embarrassante."
Secteur aisé à carrefour de la prostitution
Il semble que le nom "Petit Paris" attire ces femmes en quête de gain facile, mais la réalité quotidienne des habitants est tout sauf glamour. Nos tentatives d'interviews avec les prostituées ont souvent été refusées. Cependant, Précios Bely, venue du Nigeria, a accepté de parler, déclarant : "Je suis ici pour chercher de l'argent. C'est pour cela que nous sommes là, à des heures tardives."
Dans ce quartier, le commerce sexuel est devenu banal, avec des services proposés à des prix variant de 3000 à 5000 FCFA, selon la beauté de la prostituée. Chelsea, une autre prostituée interrogée, répond à nos questions une cigarette à la main et une canette de bière à ses côtés, confirmant ces tarifs.
Les riverains ont à plusieurs reprises alerté les autorités locales sur cette situation. Ils espèrent que des mesures seront prises pour restaurer la sécurité et la dignité de leur quartier. En attendant, Petit Paris reste un symbole de la lutte entre les valeurs résidentielles traditionnelles et les réalités économiques difficiles qui poussent de nombreuses filles à se tourner vers la prostitution.
"Les autorités locales ont été interpellées à plusieurs reprises par les résidents, mais peu d'actions concrètes semblent avoir été mises en œuvre jusqu'à présent. Le défi reste de taille : comment redonner à Petit Paris son lustre d'antan et éradiquer la prostitution qui gangrène le quartier "? Ce fut une interrogation d'Alex .
Face à cette situation alarmante, il est impératif de renforcer la surveillance policière et de mettre en place des programmes de réhabilitation pour les prostituées, tout en engageant un dialogue avec les bailleurs de fonds locaux pour veiller à ce que leurs propriétés ne soient pas utilisées à des fins illicites. C'est un combat qui nécessite la collaboration de toutes les parties prenantes pour restaurer la dignité et la sécurité de Petit Paris.
Abdalah Krismo Souleymane KABORE
Intégration BF