Bobo-Dioulasso - Un leader religieux a été placé en détention à la Maison d'Arrêt et de Correction de Bobo-Dioulasso (MACB) après avoir été interpellé pour des menaces proférées à l'encontre des procureurs. Cette action a fait suite à la diffusion d'une vidéo dans laquelle le prêcheur exprimait violemment son mécontentement envers le corps judiciaire, allant jusqu'à qualifier les procureurs de "terroristes".
Dans cette vidéo devenue virale, le leader religieux critiquait sévèrement les procureurs, les accusant de ne pas rendre justice conformément à la loi. Il dénonçait notamment ce qu'il percevait comme des abus de pouvoir, affirmant que les magistrats n'hésitaient pas à emprisonner des individus pour "outrage à magistrat", une pratique qu'il jugeait illogique et injuste.
Selon des sources proches de l'enquête, le prêcheur aurait été particulièrement indigné par l'emprisonnement, il y a environ un an, d'un autre responsable religieux. Cette incarcération avait suscité une vive polémique au sein de la communauté religieuse et de la société civile. C'est dans ce contexte de frustration et de colère que le prêcheur a publié la vidéo en question, dans laquelle il exprimait son désaccord avec les actions des procureurs et appelait à une révision de leurs pratiques.
Les autorités judiciaires ont réagi promptement à cette vidéo, considérant les propos du prêcheur comme une atteinte grave à l'intégrité et à l'autorité de la justice. Ainsi, le 4 août 2024, le leader religieux a été interpellé par les forces de l'ordre et placé sous mandat de dépôt. Selon les premières informations, il devra répondre devant la justice de chefs d'accusation relatifs à l'incitation à la haine et aux menaces envers des agents de l'État.
Cette affaire a suscité une vive réaction au sein de la population, divisée entre ceux qui soutiennent la liberté d'expression du prêcheur et ceux qui défendent l'autorité de la justice. Les débats sont particulièrement vifs sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes expriment leur opinion sur cette question sensible.
Le procès de ce leader religieux sera suivi de près, tant par les défenseurs des droits de l'homme que par les partisans d'une justice forte et respectée. Il s'annonce comme un moment clé pour la justice burkinabè, dans un contexte où la question des relations entre pouvoir judiciaire et liberté d'expression est plus que jamais d'actualité.
Intégration BF