Le lundi 5 août 2024, des centaines de manifestants ont envahi la place Tiéfo Amoro à Bobo-Dioulasso pour exiger la libération d'un leader religieux récemment incarcéré. Ce dernier avait été placé sous mandat de dépôt le dimanche 4 août 2024, suite à la diffusion d'une vidéo dans laquelle il critiquait ouvertement le système judiciaire burkinabè et les procureurs, qu'il accusait de ne pas rendre justice conformément aux règles.
La manifestation, organisée en grande partie par des acteurs de la société civile (Ouayignans) et les partisans du religieux, a rapidement pris de l'ampleur. Les protestataires, scandant des slogans ont exigé « la libération sans condition » de leur leader du nom de Barro Mahamoud. Leur présence massive et déterminée a exercé une pression considérable sur les autorités locales et judiciaires, les contraignant à prendre des mesures rapides.
Selon des témoins sur place, le leader religieux en question avait exprimé dans sa vidéo une vive critique à l'égard des procureurs, les accusant de manquements à leurs devoirs et de biais dans l'administration de la justice. Ce coup de gueule avait été déclenché par l'emprisonnement, plusieurs mois auparavant, d'un autre responsable religieux, un événement qui avait profondément choqué la communauté. Le leader récemment incarcéré avait ainsi voulu exprimer son soutien et sa solidarité envers son confrère, mais ses propos ont été jugés menaçants par les autorités, ce qui a conduit à son arrestation.
La situation a atteint un point critique lorsque les manifestants ont clairement signifié leur intention de maintenir la pression jusqu'à obtenir satisfaction. Devant l'ampleur de la mobilisation et la détermination des manifestants, les autorités ont finalement cédé. Dans l'après-midi du même jour, sous une pression croissante, le leader religieux a été libéré, au grand soulagement de ses partisans. Cette libération a été accueillie par des cris de joie et des acclamations de la part de la foule rassemblée.
La libération du leader religieux est perçue par beaucoup comme une victoire pour la société civile et une preuve de la puissance de la mobilisation populaire. Cependant, elle soulève également des questions sur l'état de droit et la séparation des pouvoirs au Burkina Faso, ainsi que sur le rôle de la pression populaire dans les décisions judiciaires.
Les événements de Bobo-Dioulasso mettent en lumière les tensions persistantes entre les autorités judiciaires et certaines factions de la société civile, particulièrement en ce qui concerne la gestion des affaires religieuses et la liberté d'expression. Ils rappellent également l'importance de maintenir un dialogue ouvert et constructif pour éviter les confrontations et favoriser une meilleure compréhension mutuelle dans une société en quête de cohésion et de stabilité.
Intégration BF