Le Président du Faso, Capitaine Ibrahim Traoré, s’est exprimé ce samedi 5 octobre 2024, sur les ondes de la Radio Nationale, abordant divers sujets d’actualité et répondant en direct aux questions des auditeurs. Lors de cet entretien, il a annoncé plusieurs réformes prévues pour 2025, qui marqueront une année charnière tant sur le plan sécuritaire que sur le plan du développement.
Le chef de l'État a souligné que la question des salaires constituera un élément central de la gouvernance en 2025. Il a insisté sur la nécessité de résoudre les "inégalités sociales", affirmant que le gouvernement ne peut se soustraire à cette problématique. « Ces inégalités doivent être résolues tôt ou tard », a-t-il déclaré.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, Ibrahim Traoré a précisé qu’un certain nombre de lignes d'étude étaient déjà en place pour évaluer la faisabilité des mesures envisagées avant leur mise en œuvre en 2025. « Il est essentiel d'analyser nos forces et nos faiblesses. Nous expérimentons cela, notamment dans le secteur minier. Si nous parvenons à reprendre le contrôle de nos mines, il est envisageable de ne pas réduire les salaires, mais de les augmenter pour certains secteurs », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne les ajustements salariaux, il a déclaré : « Nous allons aborder cette question en 2025. L'objectif n'est pas nécessairement de baisser les salaires, mais d'évaluer, en fonction de nos capacités, comment nous pouvons ajuster certains d'entre eux. Il y aura sans doute des grincements de dents, mais nous devons nous attaquer à cette question pour que chaque Burkinabè puisse vivre dignement. »
Le Président a également abordé la question de l'emploi, soulignant la nécessité de réduire le nombre de candidatures à la Fonction publique. Pour ce faire, il a proposé de promouvoir d'autres formes d'emploi. Selon lui, le gouvernement a mis en place des mécanismes favorisant la création de Petites et Moyennes Entreprises (PME) ainsi que le développement de secteurs tels que l'agriculture et l'élevage. « Nous voulons encourager les jeunes à revenir aux fondamentaux de la production agricole. Par exemple, au barrage de Samandeni, nous envisageons une véritable industrie », a-t-il expliqué.
En rappel, pour environ 7 000 postes à pourvoir dans la Fonction publique en 2024, le ministère a enregistré plus de 2 millions de candidatures.
Sur un autre front, le Capitaine Traoré a évoqué les relations avec des puissances étrangères, indiquant que la dénonciation des accords de coopération est liée à la situation actuelle du Burkina Faso. Il a précisé : « Certaines puissances avaient des permis miniers, mais refusaient de nous fournir des armes. J’ai pris la décision de retirer ces permis, ce qui ne leur a pas plu. Il est donc crucial de se préparer sur le plan sécuritaire, en lien avec la recrudescence des attaques terroristes. »
Depuis 2022, le Burkina Faso a effectivement dénoncé plusieurs accords de coopération avec des pays occidentaux, notamment la France.
Intégration BF