Le samedi 5 octobre 2024, Bobo-Dioulasso, ville emblématique du Burkina Faso, a été le cadre de la célébration de la Journée mondiale des enseignants, sous le thème évocateur : « Valoriser les voix des enseignants : vers un nouveau contrat social pour l’éducation ». À cette occasion, le projet « Améliorer l’enseignement dans la région du Sahel », soutenu par l’UNESCO et le ministère de l’Enseignement de base, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales (MEBAPLN), avec le financement de l’Union européenne (UE), a organisé une conférence d’information à l’attention des syndicats affiliés à la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE).
Cette conférence a été structurée autour de deux présentations majeures. La première, intitulée « La Stratégie nationale sur la question enseignante (SNAQUE) : un outil de promotion de la fonction enseignante », a été animée par Siaka Traoré, secrétaire général du Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEAB). Il a retracé l’historique de l’élaboration de la SNAQUE, tout en mettant en avant les activités et le suivi des interventions des divers acteurs concernés. Il a également souligné le rôle central de la SNAQUE comme instrument essentiel pour améliorer les conditions de travail et de vie des enseignants, tout en évoquant les défis rencontrés lors de sa mise en œuvre et en partageant les attentes des organisations du secteur éducatif.
La seconde présentation, dirigée par Yves Yenkoné, responsable national du projet Sahel, a examiné l’impact de l’initiative Quality approach for learning, reading and mathematics (QALAM) et des Communautés de pratique (CdP) sur la formation initiale et continue des enseignants au Burkina Faso. Il a détaillé les motivations derrière le développement de ces initiatives ainsi que le processus de leur mise en œuvre. Basée sur la pertinence révélée par une étude préalable, l’amélioration de l’enseignement des langues et des mathématiques repose sur quatre axes majeurs : i) l’amélioration des pratiques de formation initiale des professeurs des écoles ; ii) le renforcement des capacités institutionnelles des Directions Régionales de l'Inspection Nationale de la Formation Professionnelle de l'Éducation (DR-INFPE) dans l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) ; iii) le perfectionnement des compétences des formateurs en didactique du français et des mathématiques ; et iv) la garantie de la qualité et la pérennisation des réformes engagées par le projet.
Les Communautés de pratique, actuellement en phase d’expérimentation dans les régions du Plateau Central et du Centre-Sud, suscitent un enthousiasme croissant parmi les enseignants, grâce aux innovations proposées par le projet Sahel. Cet engouement souligne l’importance d’une appropriation locale pour assurer la pérennisation et l’élargissement de ces communautés.
À l'issue des présentations, des débats fructueux ont eu lieu, et une résolution a été adoptée, réaffirmant l’engagement des syndicats à renforcer la voix des enseignants et à promouvoir leur rôle central dans les réformes éducatives.
Cette Journée mondiale des enseignants à Bobo-Dioulasso a ainsi mis en lumière l’urgence de valoriser la profession enseignante et d’inscrire les enseignants comme acteurs clés dans l’élaboration d’un nouveau contrat social pour l’éducation. En donnant la parole aux enseignants et en mobilisant les différents acteurs du secteur éducatif, le Burkina Faso réaffirme sa volonté de relever les défis éducatifs tout en reconnaissant le rôle fondamental des enseignants dans la société.
Intégration BF