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Dix Ans après l’Insurrection Populaire : Retour sur la Chute de Blaise Compaoré

Publié le 31 Octobre 2024, 08:32am

La détermination des manifestants a poussé Compaoré dans ses derniers retranchements
La détermination des manifestants a poussé Compaoré dans ses derniers retranchements

Il y a exactement dix ans, le peuple burkinabè s’est levé avec héroïsme contre le régime autocratique de Blaise Compaoré, instauré après l'assassinat de son prédécesseur, le capitaine Thomas Sankara. Les événements des 30 et 31 octobre 2014 resteront gravés dans la mémoire collective du pays, marquant la fuite de Compaoré vers la Côte d'Ivoire et la fin de son règne.

Après avoir pris le pouvoir par un coup d'État meurtrier en 1987, Blaise Compaoré a établi un régime militaire autoritaire qui a rapidement mis en place des mécanismes de répression contre toute opposition. L'assassinat en 1998 du journaliste et écrivain Norbert Zongo, qui a suscité une large indignation populaire, a mis en lumière l'oppression du régime et révélé la fragilité de son autorité. Ce climat de mécontentement a été exacerbé par la promesse de Compaoré de démocratiser le pays avec la constitution de la IVe République, adoptée par référendum en 1991, un geste perçu comme une manœuvre de façade pour apaiser les critiques tant nationales qu'internationales.

Le climat de tension était palpable, avec des slogans tels que « Blaise dégage !
Le climat de tension était palpable, avec des slogans tels que « Blaise dégage !

Sous cette « démocratie de façade », Compaoré a remporté les élections de 1991, 1998, 2005 et 2010 avec des majorités écrasantes, consolidant ainsi son pouvoir. Cependant, la situation a commencé à se détériorer à partir de 2011, avec des mutineries au sein de l'armée qui ont fragilisé son régime. Malgré ces troubles, Compaoré a tenté de consolider son emprise en projetant la création d'un sénat, une manœuvre qui a été largement contestée par l'opposition, entraînant finalement son abandon.

Le tournant décisif est survenu avec le projet de modification de l'article 37 de la Constitution, introduit le 28 janvier 2014. Cet article limitait le nombre de mandats présidentiels à deux et interdisait le renouvellement. La volonté de Compaoré de contourner cette limitation pour se maintenir au pouvoir a suscité une indignation croissante au sein de la population.

Les manifestations populaires, mobilisées par des acteurs de la société civile et des partis d'opposition, ont atteint leur paroxysme à la fin d'octobre 2014. Le 27 octobre, les femmes ont joué un rôle symbolique majeur en manifestant avec des spatules, transformant cet outil domestique en symbole de résistance. Cette mobilisation a donné le coup d'envoi à une série de protestations qui ont culminé avec des centaines de milliers de Burkinabè dans les rues de Ouagadougou les 30 et 31 octobre.

Le climat de tension était palpable, avec des slogans tels que « Blaise dégage ! » et « Blaise Ebola ! » résonnant dans la capitale. La détermination des manifestants a poussé Compaoré dans ses derniers retranchements. Le 31 octobre, face à une pression insoutenable, il a finalement fui, mettant un terme à un règne de près de trois décennies.

Cet épisode a non seulement marqué un tournant dans l’histoire politique du Burkina Faso, mais il a également symbolisé la capacité d’un peuple à s’unir pour revendiquer ses droits et sa liberté. Dix ans après, les répercussions de cette insurrection continuent de façonner le paysage politique et social du pays, rappelant à chacun que la lutte pour la démocratie et la justice est un chemin semé d’embûches, mais essentiel à la construction d’un avenir meilleur.

Abdalah KABORE

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