Organisé par la commune de Ouagadougou en partenariat avec le Bureau des mines et de la géologie du Burkina Faso (BUMIGEB), l'atelier de réflexion sur la réglementation de l'implantation des stations-service et la prolifération des mutations de parcelles à usage d'habitation en magasins a pris fin le vendredi 11 octobre 2024. Pendant trois jours, les participants ont examiné les enjeux liés à la proximité des stations-service des zones résidentielles et ont formulé des recommandations pour un encadrement plus rigoureux.
Les travaux ont révélé des préoccupations majeures : selon la direction de la sécurité industrielle, minière et des hydrocarbures, 820 infrastructures de distribution de produits pétroliers ont été recensées à Ouagadougou en 2023, dont 35 en construction. Seules 30 % de ces stations respectent la réglementation en vigueur, tandis que 12 % sont bloquées par des procédures administratives inachevées. Par ailleurs, 55 % des stations fonctionnent sans aucune procédure administrative ou sont en situation irrégulière.
Le président de la délégation spéciale de Ouagadougou, Maurice Konaté, a souligné que cet atelier a permis d'aborder les procédures d'autorisation d'ouverture des stations-service ainsi que la question des installations illégales.
Quatre groupes thématiques ont formulé des recommandations. Le premier groupe a suggéré d'augmenter la distance réglementaire entre les stations pour réduire les risques d'incendie, d'améliorer les dispositifs de sécurité incendie des stations existantes, et de renforcer le rôle de la commission communale chargée d'examiner les demandes de changement de destination des parcelles.
Le deuxième groupe a plaidé pour l'interdiction d'ouvrir de nouvelles stations dans la zone péri-centrale de la capitale, l'établissement de normes concernant les emprises minimales des routes nécessaires pour l'implantation des stations, et l'exigence de réaliser des études de dangers pour les nouvelles constructions.
Le troisième groupe a recommandé de définir des emprises minimales pour les nouvelles stations-service situées sur les axes principaux, à savoir 600 m² pour les stations-service et 300 m² pour les stations de distribution, tout en interdisant la construction de nouvelles stations sur des voies secondaires.
Le dernier groupe a mis en évidence la forte concentration de stations-service dans les zones périphériques, notant que parmi les 820 stations de la commune, 767 sont situées dans ces zones. Il a appelé à une révision des textes réglementaires régissant l'implantation des stations, à l'interdiction d'installer des stations sur des parcelles à usage d'habitation sans autorisation préalable, et au démantèlement des installations irrégulières.
Dr Hermann Ilboudo, directeur général du BUMIGEB, a souligné l'importance de cet atelier comme fondement d'une future réglementation visant à améliorer les pratiques en matière d'installation de stations-service. Il a insisté sur la nécessité d'appliquer rigoureusement les textes qui seront adoptés pour dissuader toute infraction aux normes établies. « La réglementation permettra d'adopter une dynamique préventive. Les conséquences d'un incident peuvent être dévastatrices », a-t-il déclaré.
Maurice Konaté a assuré que les recommandations seront prises en compte pour garantir un cadre de vie sain à Ouagadougou, anticipant ainsi sur d'éventuels incidents. Il a également précisé que certaines stations illégalement installées pourraient être régularisées, mais que d'autres devront être fermées pour assurer la sécurité de la ville. La mairie s'engage donc à prendre ses responsabilités pour améliorer la situation.
Intégration BF