Vigilance requise sur la RN1 : Reportage sur la situation à Héredougou

 Le ministère des Transports a récemment appelé tous les usagers de la Route Nationale 1 (RN1), ainsi que les populations environnantes, à faire preuve de vigilance et à se tenir informés de l’évolution de la situation liée aux inondations. Les autorités locales ont également recommandé de suivre attentivement les consignes qui seront communiquées pour garantir la sécurité de tous.

Suite à ce communiqué, notre équipe de reportage s'est rendue sur le terrain le 28 septembre 2024 afin d'évaluer la situation.

À 9 heures, notre équipe de reportage s'est rendue sur les lieux, où le premier constat a été la présence massive de véhicules, nous avons constaté un long convoi de véhicules de toutes sortes, certains en provenance de Bobo-Dioulasso, d’autres en direction de Ouagadougou. Une observation surprenante a été faite concernant le pont lui-même : bien qu'il  soit  inondé, des eaux stagnantes s'accumulent avant et après sa structure. Cette situation crée un passage délicat et préoccupant pour les usagers. Les conditions d'accès sont d'autant plus inquiétantes, car l'eau qui s'étend sur la chaussée rend la traversée périlleuse, incitant les conducteurs à faire preuve d'une extrême prudence. Les conséquences de cette inondation prévalente soulignent l'importance d'une vigilance accrue et d'une attention particulière pour garantir la sécurité de tous les usagers de ce tronçon. aval du pont de Héredougou, rendant le passage particulièrement délicat.

Cette situation a également créé une opportunité pour les riverains, qui en profitent pour mener des activités commerciales. En effet, de nombreux motocyclistes, confrontés à la difficulté de traverser les eaux stagnantes, se tournent vers les habitants des environs. Ces derniers offrent leur assistance moyennant une rémunération, aidant ainsi les usagers à franchir les zones inondées. Ce phénomène témoigne non seulement de la solidarité communautaire, mais aussi de la résilience économique des riverains, qui trouvent des moyens de subsistance même dans des conditions défavorables. Cette dynamique souligne l'ingéniosité des populations locales face aux défis posés par les inondations et met en lumière l'interaction entre les difficultés environnementales et les opportunités économiques qui en découlent.

La circulation est organisée de manière minutieuse : chaque côté bénéficie d'un passage de trois heures, ce qui entraîne des ralentissements significatifs pour les usagers. Le tableau est rendu encore plus complexe par la présence de vendeuses le long des files de véhicules, qui saisissent cette opportunité pour écouler leurs produits. La chaleur écrasante, couplée à l'attente prolongée, rend la situation d'autant plus éprouvante pour les conducteurs.

Sur place, nous avons aperçu des agents de la gendarmerie, mais ils ont refusé de faire des déclarations. Madi Kafando, conducteur d’un minibus, a partagé son expérience : « L'ordre est donné par la gendarmerie, et il est impératif de l'exécuter pour éviter d'autres dégâts. » Les pannes de véhicules sont fréquentes, surtout lors des passages sur le pont, aggravant encore la situation. Issa Ouedraogo, un conducteur de camion-remorque en route pour Ouagadougou, a souligné que ces pannes compliquent les opérations : « Les véhicules en panne sont rapidement mis de côté pour fluidifier le passage. »

De gros camions sont en attente sur le pont, attendant leur tour pour traverser. Cette situation souligne l'engorgement du trafic et met en évidence les défis logistiques auxquels les conducteurs doivent faire face dans ces conditions.
 

Une mobilisation cruciale

La circulation, bien que chaotique, s'améliore progressivement. Après six heures passées sur place, nous avons noté une certaine fluidité dans le passage, ce qui a été salué par les conducteurs. La présence des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) sur les lieux a également contribué à cette amélioration, bien qu'ils aient, eux aussi, refusé de s'exprimer. Les gendarmes, pour leur part, insistaient sur l'importance d'aligner les véhicules pour faciliter le passage.

Cependant, la situation reste préoccupante. Les riverains, particulièrement ceux vivant après le pont de Héredougou, ont été durement touchés par l’inondation. Les eaux ont envahi leurs concessions, les forçant à évacuer leurs maisons. Moussa Ouattara, un habitant de la région, témoigne de sa détresse : « J'ai vu ma maison et mon champ inondés. Nous avons dû quitter les lieux et je suis actuellement chez mon cousin avec ma famille. J’appelle le gouvernement à intervenir rapidement, car nous n’avons plus accès à nos terres ni à nos maisons. »

Un appel à l'action

Cette situation alarmante souligne la nécessité d'une réponse rapide et efficace des autorités compétentes. Les inondations ne touchent pas seulement les infrastructures routières, mais également les vies et les moyens de subsistance des populations locales. Les appels à l'aide se multiplient, et il est impératif que les responsables prennent en compte ces urgences pour apporter des solutions durables et efficaces.

En attendant, la vigilance reste de mise pour tous ceux qui circulent sur la RN1, ainsi que pour les riverains touchés par les inondations.

Krismo Abdalah Souleymane KABORE

Letissia YAMEOGO

Intégration BF