Élection législatives au Sénégal: Large victoire du parti de Ousmane Sonko

Publié le 18 Novembre 2024, 10:19am

Sans grande surprise, le Pastef (Patriotes du Sénégal pour le Travail, l'Éthique et la Fraternité) a confirmé sa domination électorale. Huit mois après sa victoire éclatante à l'élection présidentielle, le parti dirigé par Bassirou Diomaye Faye semble désormais disposer d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale, selon les résultats provisoires du dépouillement.

Dès dimanche soir, le porte-parole du Pastef a salué « l'ampleur » de cette victoire, rendant hommage au peuple sénégalais pour avoir accordé une majorité « écrasante » à son mouvement. Affirmant que le parti détenait « entre 90 et 95 % des résultats », il a souligné l'ampleur de cette victoire tout en appelant à la consolidation de la paix sociale.

Un appel à la sérénité

Quelques jours après des déclarations controversées, où il avait évoqué la possibilité de recourir à la violence pour assurer la victoire de son parti, le Premier ministre Ousmane Sonko a cette fois-ci choisi de calmer les esprits. S'exprimant lors de son vote à Ziguinchor, fief historique du Pastef, Sonko a insisté sur l'importance du respect des principes démocratiques. « En démocratie, il n'y a pas de place pour la violence », a-t-il déclaré, appelant ses partisans à rester pacifiques. Force est de constater que cet appel à la sérénité a été largement suivi, et la journée du scrutin s'est déroulée sans incidents majeurs.

Dans les bureaux de vote, certains électeurs exprimaient des préoccupations quant à l'avenir politique du pays. À Ouakam, un quartier de Dakar, Elaji, un retraité, a exprimé son inquiétude : « Il y a trop de politique dans ce pays. Il est temps de se concentrer sur le travail. » En évoquant la nouvelle majorité du Pastef, il redoutait que cette dernière ne prenne un caractère trop dominant, ce qui pourrait engendrer une forme de dérive autoritaire.

Une victoire écrasante et des critiques de l'opposition

Le président Bassirou Diomaye Faye, plus discret que son Premier ministre, a également invité les Sénégalais à voter « dans le calme et la sérénité », appelant à l'unité nationale. Après avoir accompli son devoir électoral à Ndiaganiao, son village natal, il a souligné que l'heure était désormais à la reconstruction et à la mise en œuvre des réformes promises lors de sa campagne présidentielle.

Lundi matin, la presse locale, dans une large unanimité, titrait sur la victoire écrasante du Pastef. Des termes comme « raz-de-marée », « plébiscite » et « déferlante » revenaient fréquemment sur les premières pages des journaux, saluant la large victoire du parti présidentiel. Le quotidien Sud offrait à ses lecteurs une image symbolique du Premier ministre, Ousmane Sonko, brandissant le « V » de la victoire, geste qui a marqué le début de la célébration.

De l'autre côté du spectre politique, la coalition menée par l'ex-président Macky Sall a exprimé sa déception dans un communiqué publié en soirée. Le communiqué dénonçait une « fraude massive organisée par le Pastef », alimentant ainsi les tensions post-électorales.

Une mainmise sur le pouvoir

Avec cette victoire écrasante, le duo Diomaye Faye-Sonko détient désormais l'ensemble des leviers du pouvoir au Sénégal. L'Assemblée nationale étant désormais dominée par leurs partisans, ils devraient pouvoir faire passer leurs réformes économiques et sociales sans obstacle majeur. Mais ce contrôle total soulève également des interrogations sur la gouvernance à venir et sur la capacité du gouvernement à répondre aux attentes populaires. Le « programme de rupture » que le président Diomaye Faye a promis lors de sa campagne sera désormais soumis à un examen de vérité, et il appartient au nouveau pouvoir de prouver qu'il saura incarner l'espoir et la promesse de changement qui l'ont porté au pouvoir.

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