Dans une émission diffusée le dimanche 10 novembre 2024 sur la chaîne de télévision malienne Joliba TV, intitulée "Au rendez-vous des idées", un invité a remis en question la véracité des informations relayées par les médias burkinabè concernant une tentative de coup d'État avortée récemment. Cet individu, qui a pris la parole lors de cette émission, a allégué que les révélations faites par les autorités burkinabè étaient un simple montage, visant à manipuler l’opinion publique.
Pour rappel, le 8 novembre 2024, le journal de 20h de la Radiodiffusion-Télévision du Burkina (RTB) avait annoncé qu'une tentative de déstabilisation du Burkina Faso avait été déjouée. L'élément diffusé faisait état d'un individu ayant tenté de corrompre des soldats pour semer le chaos dans le pays, en leur proposant la somme de 5 milliards de francs CFA. Cependant, l’individu a fini par être piégé par ses propres manœuvres. L'argent en question a été saisi et déposé au Trésor public en attendant que les enquêtes fassent toute la lumière sur l'origine de cette transaction suspecte.
Face à ces accusations, le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a exprimé son indignation par le biais d’un communiqué officiel, dénonçant fermement les propos de l'invité de Joliba TV. Selon le CSC, ces déclarations ne sont pas seulement erronées, mais elles portent atteinte à la solidarité et aux relations fraternelles entre le Burkina Faso et le Mali. Le Conseil a insisté sur le fait que de telles déclarations sont incompatibles avec les principes de respect mutuel et de coopération dans le cadre de l'Alliance des États du Sahel (AES), qui œuvre pour la dignité et l'indépendance réelle des pays de la région.
Dans son communiqué, le CSC a par ailleurs exprimé son souhait que la Haute autorité de la communication (HAC) du Mali prenne des mesures appropriées à l'égard de cette diffusion, considérée comme allant à l'encontre des valeurs de vérité et de responsabilité. Le Conseil burkinabè a souligné que de telles prises de position, diffusées sur des chaînes de télévision internationales, pouvaient semer la confusion et nourrir des tensions inutiles entre les deux pays voisins, alors que l'urgence est plutôt à la consolidation des liens de fraternité et de solidarité face aux défis sécuritaires et socio-politiques communs.
Cette affaire vient rappeler l’importance de la prudence dans la diffusion de certaines informations, particulièrement en période de tensions politiques et de vulnérabilité, où chaque mot peut avoir des répercussions bien au-delà des frontières. Le CSC a réaffirmé son engagement à défendre la vérité et à protéger l'intégrité de l’information, soulignant que la manipulation médiatique et les attaques contre les institutions d’un pays ne doivent pas être tolérées, en particulier lorsque des intérêts étrangers sont en jeu.
Le communiqué a enfin invité la population burkinabè et la communauté internationale à demeurer vigilantes et à se méfier des tentatives de déstabilisation qui, sous couvert de discours sophistiqués, cherchent à nuire à l'unité et à la stabilité de la région du Sahel.
Abdalah KABORE
Intégration BF