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Burkina Faso : Le rôle des hommes dans la lutte contre les violences basées sur le genre abordé lors d'un café d’idées

Publié le 7 Décembre 2024, 15:36pm

Dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), un café d’idées et de plaidoyer a été organisé le 6 décembre 2024 à Ouagadougou. Cette rencontre a offert un espace d’échanges et de réflexion sur la place des hommes dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, particulièrement dans un contexte de crise humanitaire qui touche durement le Burkina Faso.

La session a débuté par une leçon inaugurale intitulée « Inégalités de genre et protection des femmes et des filles en contexte de crise humanitaire au Burkina Faso : rôle et place des hommes ». L’intervenant principal, le Pr Alkassoum Maïga, enseignant-chercheur à l’Université Joseph Ki-Zerbo et membre du Laboratoire genre et développement, a souligné que cette question relevait avant tout des responsabilités des pouvoirs publics. Selon lui, il est impératif que l'État mette en place des politiques volontaristes pour garantir le respect des droits des femmes et des enfants, en particulier dans un contexte de crise humanitaire. « Les textes législatifs et réglementaires existants ne sont pas suffisamment appliqués, il revient donc aux autorités de prendre des mesures concrètes pour assurer leur mise en œuvre », a-t-il insisté.

Le Pr Maïga a également rappelé l'importance capitale de la femme dans le processus de développement du pays. Il a évoqué le rôle central qu’elles jouent dans le secteur informel, où elles contribuent largement à la dynamique économique du Burkina Faso. « Lorsque les femmes sont autonomes, c’est toute la société qui en bénéficie. Elles sont le moteur du développement de notre pays », a-t-il souligné, mettant en lumière leur résilience et leur détermination, notamment dans les tâches quotidiennes.

En ce qui concerne la situation sécuritaire particulièrement difficile pour les femmes, le Pr Maïga a plaidé pour une approche préventive face aux violences plutôt que curative. « Il est crucial de promouvoir le dialogue pour limiter les conséquences des crises, notamment pour les femmes, et éviter de fragiliser davantage le tissu social », a-t-il ajouté.
La violence contre les femmes, une pandémie à éradiquer

Au cours du café d’idées, plusieurs sous-thèmes ont été abordés, notamment la précarisation des femmes en temps de crise et leur leadership dans la société. Anika Krstic, directrice pays du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) et représentante du Forum des organisations non gouvernementales internationales humanitaires (FONGIH), a dressé un constat alarmant : la violence à l’égard des femmes et des filles demeure une « pandémie » mondiale. Elle a souligné que, malgré les avancées réalisées depuis 30 ans, notamment lors de la Convention de Pékin, la situation reste préoccupante, notamment en termes de participation des femmes à la gouvernance. « Même si les femmes sont de plus en plus nombreuses, elles restent marginalisées dans les processus décisionnels à l’échelle mondiale », a-t-elle déploré.

Krstic a également insisté sur la nécessité d'impliquer les hommes dans la lutte contre les violences basées sur le genre. « Puisque 99 % des violences sont perpétrées par des hommes, il est crucial d'engager ces derniers dans le processus de transformation sociale pour parvenir à l’égalité des genres », a-t-elle affirmé. Elle a mis en lumière les difficultés spécifiques que rencontrent les femmes et les filles dans les zones de conflit, notamment dans les camps de déplacés, où elles sont particulièrement vulnérables. Elle a conclu en soulignant l'énorme potentiel économique que représentent les femmes pour le Burkina Faso : « Si nous libérons le potentiel des femmes, nous pourrons faire croître le PIB du pays de manière significative », a-t-elle estimé.


Sensibilisation et engagement pour la lutte contre les VBG

L’ONG Oxfam, représentée par son directeur adjoint Karim Séré, a souligné l’importance de la question du genre dans tous les programmes humanitaires. Pour l'organisation, sensibiliser la population, et en particulier les hommes, est essentiel dans la lutte contre les violences basées sur le genre. « Ce café d’idées permet d’éveiller les consciences et de promouvoir l’engagement de chacun dans la lutte contre les VBG », a précisé Karim Séré. Il a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective pour faire face à ce fléau.

Ce café d’idées a ainsi permis de développer des pistes de réflexion et d’émettre des recommandations visant à renforcer la lutte contre les violences basées sur le genre, en plaçant les hommes au centre des solutions. Plusieurs recommandations ont été formulées pour améliorer la protection des femmes et des filles, dans le but de créer un environnement plus sûr et plus égalitaire pour toutes et tous, dans ce contexte de crise humanitaire prolongée.

K.S

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