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Le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a exprimé une réaction forte et critique à l’encontre des récents propos du Président français Emmanuel Macron sur l’Afrique, lors de la cérémonie de montée des couleurs du lundi 13 janvier 2025. Le chef de l’État burkinabè a qualifié les déclarations de son homologue français de condescendantes et offensantes, marquées par un profond mépris envers le continent africain.
Dans ses remarques, le Capitaine Traoré a déploré la manière dont Emmanuel Macron a abordé les relations entre la France et certains pays africains, notamment en évoquant la « politesse » envers certains chefs d’État africains dans le cadre de la gestion du départ des forces françaises. Selon le Président du Faso, ces propos étaient dénués de toute portée réelle, soulignant que la rupture avec l’impérialisme n’avait rien de complexe. « Quand je prends les récents propos d’Emmanuel Macron sur l’Afrique, tout Africain conscient devrait comprendre très vite tout ce qu’il a dit et ce que cela signifie », a-t-il déclaré.
Le Capitaine Traoré a également critiqué la volonté présumée de Macron d’imposer sa vision à l’Afrique, qualifiant ses paroles de prétentieuses. « Emmanuel Macron, cet athée, parle comme s’il était un Dieu, comme si nous devions nous soumettre à ses paroles. Mais nous, Africains, avons foi en Dieu, et c’est cette foi qui nous guide », a-t-il affirmé, exprimant ainsi son rejet de l’arrogance occidentale et de toute forme de domination étrangère.
Élargissant sa critique à la question de la démocratie, Ibrahim Traoré a remis en cause les leçons de gouvernance dispensées par l’Occident. « Où était leur démocratie quand des coups d’État constitutionnels se déroulaient chez eux ? Macron et d’autres viennent imposer leurs lois, mais détruisent nos peuples pour leurs intérêts », a-t-il souligné, rappelant les contradictions internes des démocraties occidentales.
Le Président burkinabè a également réagi aux accusations d’ingratitude formulées par Macron à l’encontre des Africains. Pour lui, de tels propos sont non seulement déshumanisants, mais ils témoignent d’une vision erronée et arrogante de l’Afrique. « À ses yeux, nous ne devons pas être des humains. Mais nous sommes plus que des humains », a-t-il insisté, appelant les Africains à prendre conscience de leur propre valeur et de leur potentiel face à cette mentalité.
En réponse directe à l’accusation d’ingratitude, Ibrahim Traoré a pris une position ferme, affirmant : « Mais s’il y a un ingrat, c’est bien lui. Je pense que s’il n’est pas athée et qu’il prie, chaque matin qu’il se réveille, il devrait aussi prier les Africains. Parce que c’est grâce à nos ancêtres qu’il existe aujourd’hui une France. Il devrait nous prier. » Une remarque qui souligne la perspective historique de l’Afrique, qui a, selon le Président Traoré, largement contribué à la construction et à l’existence de la France moderne.
Le Capitaine Traoré a conclu son intervention sur une note pragmatique, exhortant les Africains à se réveiller et à prendre conscience de leur rôle sur la scène mondiale : « Moi, je pleure le peuple français. Mais il est bien pour l’Afrique. Il est un mal nécessaire pour nous. Ceux qui veulent se réveiller, se réveillent. Ceux qui ne veulent pas se réveiller, comme on le dit, on ne peut pas réveiller quelqu’un qui ne dort pas. Les Africains doivent se réveiller », a-t-il conclu, appelant à un renouveau de la conscience et de la solidarité africaines face aux défis actuels.
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