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La situation à Goma, principale ville de l'est de la République Démocratique du Congo (RDC), se détériore chaque jour davantage, alors que les rebelles du M23 étendent leur contrôle sur des zones stratégiques de la ville.
Cette offensive militaire accentue une crise humanitaire déjà alarmante dans la région, où plus d’un tiers des habitants du Nord-Kivu ont été contraints de fuir leurs foyers, cherchant refuge dans des conditions de plus en plus précaires.
Le mouvement rebelle du M23, souvent accusé d’être soutenu par le Rwanda, selon plusieurs sources, poursuit son offensive en territoire congolais. Après de violents affrontements, les rebelles ont progressivement renforcé leur emprise sur Goma, plongeant une population déjà fragilisée dans l'incertitude et la peur. Willy Ngoma, porte-parole du M23, a pris la parole pour tenter de calmer les esprits et clarifier les intentions de son groupe.
Dans une déclaration diffusée à la presse, Willy Ngoma a cherché à rassurer la population de Goma :
« Nous avons libéré les mercenaires, ils sont rentrés chez eux. Il y avait 289 mercenaires. Que les gens de Goma soient calmes, la paix est là. Nous sommes une armée populaire, nous allons veiller à leur sécurité, nous allons apporter la paix. Pas de tracasseries. Nous ne volons pas, nous ne violons pas, la paix est vraiment totale, nous sommes une armée populaire. »
Ngoma a insisté sur le fait que son groupe n’intentionnait pas de recourir à la violence contre les civils et a appelé à l’unité pour éliminer les « bandits » restants dans certaines zones, dans le but de restaurer la sécurité.
Les conséquences dramatiques pour la population civile
Malgré les assurances du M23, la réalité sur le terrain demeure bien plus complexe. Les affrontements violents entre les forces armées congolaises, soutenues par la mission de maintien de la paix de l’ONU, et les rebelles du M23 ont engendré des pertes humaines et matérielles considérables. La population, déjà vulnérable, est confrontée à des pénuries alimentaires, à l'absence de services essentiels tels que l’électricité et l’internet, et à une insécurité omniprésente.
Un habitant de Goma, Fiston Bafaluma, a exprimé le désespoir des civils dans une interview émouvante :
« Nous, le peuple, nous n'avons besoin de rien d'autre que de la paix. Nous n'avons pas d'électricité, pas d'internet, il n'y a rien. Nous sommes restés à la maison pendant trois jours, depuis lundi. Aujourd'hui, nous sommes sortis un peu, mais cette situation est invivable. Nous avons besoin de paix, et nous avons vu Willy Ngoma. Si la paix est ici, il faudra qu'elle s’installe partout, même là où se trouvent nos frères. »
Les témoignages recueillis révèlent l’ampleur de la détresse de la population de Goma, contrainte de vivre dans des conditions de plus en plus précaires et incertaines.
Une médiation en cours, mais des tensions persistantes
Face à l’escalade du conflit, la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) tente de jouer un rôle de médiateur afin de négocier un cessez-le-feu et d’ouvrir la voie à un processus de paix. Toutefois, le M23 semble déterminé à maintenir son contrôle sur Goma, malgré les efforts diplomatiques pour trouver une issue pacifique.
Paul Kagame dément les accusations de soutien au M23
La question du soutien présumé du Rwanda au M23 demeure une source de tension majeure. Le président rwandais, Paul Kagame, a formellement démenti toute implication de son gouvernement dans le soutien aux rebelles. Cependant, des rapports sur le terrain font état de la présence de plusieurs milliers de soldats rwandais aux côtés des rebelles du M23, ce qui alimente les frictions entre la RDC et le Rwanda. Cette controverse continue de nourrir un climat de méfiance et de suspicion entre les deux pays voisins.
La prise de Goma risque de précipiter une détérioration supplémentaire de la crise humanitaire déjà en cours. Des milliers de Congolais se retrouvent déplacés, privés de ressources essentielles, tandis que la violence continue de déchirer cette région riche en ressources naturelles mais constamment en proie à des conflits armés. L’ONU estime qu’une proportion importante de la population du Nord-Kivu est désormais en fuite, tandis que les perspectives d’une fin rapide des hostilités semblent de plus en plus incertaines.
Intégration BF
Source: africanews