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Depuis le 26 décembre 2024, la plateforme des Forces vives a franchi un nouveau cap en annonçant, à partir du 31 décembre à minuit, la mise en évidence de l'illégalité de la Transition dirigée par le général Mamadi Doumbouya. Cette déclaration a entraîné des manifestations qui se sont intensifiées, culminant le 6 janvier 2025, lors d'une journée particulièrement tendue dans certaines rues de Conakry, notamment au quartier Hamdallaye. Là, des affrontements violents ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre, marqués par des courses-poursuites, des jets de pierres et l’usage de gaz lacrymogènes, notamment sur l’axe stratégique de l’autoroute Le Prince. Les manifestants, partisans d’un calendrier de fin de transition et du retour à l’État de droit, ont fait face aux forces de sécurité, bien décidées à maintenir l’ordre.
Cette situation donne au général-président Doumbouya l’occasion de réaffirmer sa position, qu’il avait d’ailleurs exprimée lors de ses vœux de Nouvel An 2025 : tolérance zéro envers toute tentative de déstabilisation politique. L’opposant Aliou Ba du mouvement Model, notamment, pourrait déjà faire face à une réquisition judiciaire de deux ans de prison, symbolisant l'intensification de la répression à l’égard des détracteurs du pouvoir militaire.
Le message du général Doumbouya semble clair : il est seul maître du calendrier de la Transition. La question du retour à une vie constitutionnelle, d’un référendum constitutionnel et d’éventuelles élections ne relève que de sa seule volonté. Toute contestation à cet égard sera perçue comme un défi à son autorité et, par conséquent, réprimée sans indulgence.
Ainsi, la voie vers un compromis entre le régime militaire et les forces vives semble semée d'embûches. En dépit des appels au dialogue et à la modération, l’équilibre des forces semble largement pencher en faveur d’un pouvoir militaire bien ancré et déterminé à imposer sa feuille de route. Dans ce contexte, les prochaines semaines et mois pourraient être particulièrement tendus et risqués. La Guinée, marquée par une histoire tumultueuse de transitions et de luttes politiques, se trouve aujourd’hui à un carrefour décisif. D'un côté, une armée qui, après avoir pris le pouvoir, semble déterminée à ne plus le lâcher, et de l’autre, une opposition politique, familière des exils et des luttes clandestines, qui continue de revendiquer un retour à un ordre constitutionnel.
Au cœur de cette lutte se trouve un peuple guinéen, longtemps en quête de stabilité et de développement, et dont les espoirs sont toujours placés dans une gouvernance plus juste et efficace. Il devient donc impératif que les acteurs politiques, qu'ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, fassent preuve de responsabilité et de modération, afin de préserver la paix sociale et d’assurer un avenir harmonieux pour le pays.
Intégration BF