Conflit au Soudan du Sud : L'escalade de la violence menace l'accord de paix

Publié le 10 Mars 2025, 08:35am

Catégories : #AFRIQUE

Les appels à la désescalade se multiplient, mais les combats entre l'armée fidèle au président Salva Kiir et la White Army, milice Nuer alliée à l'ex-vice-président Riek Machar, se sont intensifiés dans le nord-est du Soudan du Sud. Cette situation de blocage sécuritaire a conduit Washington à ordonner l'évacuation de son personnel non essentiel, une décision prise après que la situation se soit dangereusement détériorée en l'espace de 48 heures.

La violence a atteint un nouveau paroxysme mardi, lorsque des affrontements ont éclaté entre un groupe armé et l'armée sud-soudanaise. Ces combats ont débouché sur l'arrestation de deux ministres du gouvernement ainsi que d'un chef adjoint de l'armée, tous alliés à Riek Machar, désormais à la tête de la rébellion. En parallèle, l'armée a encerclé la résidence de Machar, et ses partisans expriment des inquiétudes quant à la possibilité que ces arrestations compromettent l'accord de paix en cours d'application.

Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, a déjà été plongé dans une guerre civile dévastatrice entre 2013 et 2018, conflit qui a fait plus de 400 000 victimes. Bien qu’un accord de paix ait été signé en 2018 entre Salva Kiir et Riek Machar pour tenter de stabiliser le pays, la mise en œuvre de cet accord demeure fragile et sujette à de vives tensions.

Une attaque contre l'ONU et des préoccupations internationales

Le vendredi suivant, un hélicoptère des Nations Unies en mission d'évacuation dans le nord du pays a été attaqué, exacerbant la déjà précaire situation sécuritaire. L'ONU a immédiatement qualifié cet acte de "crime de guerre".

La Commission des droits de l'Homme des Nations Unies au Soudan du Sud a exprimé ses vives inquiétudes face à la montée des violences et aux tensions croissantes à Juba, la capitale. Yasmin Sooka, présidente de la Commission, a souligné : "Nous assistons à une régression alarmante qui pourrait effacer des années de progrès durement acquis. Plutôt que d’alimenter les divisions et les conflits, les dirigeants doivent de toute urgence se recentrer sur le processus de paix, faire respecter les droits de l’homme des citoyens du Sud-Soudan et garantir une transition démocratique pacifique."

Les récents événements soulignent une fois de plus la fragilité de la paix au Soudan du Sud, un pays où l’espoir d’une stabilité durable semble s’éloigner à mesure que les tensions internes se ravivent.

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