Pénurie de sucre SN SOSUCO à Bobo-Dioulasso : Une crise qui s'intensifie à l'approche du Ramadan
Publié le
6 Mars 2025, 13:06pm
À Bobo-Dioulasso, la recherche de sucre, particulièrement celui de la marque SN SOSUCO, est devenue un véritable calvaire pour une grande majorité des consommateurs. Depuis plusieurs semaines, nombreux sont ceux qui se retrouvent confrontés à une pénurie persistante de ce produit pourtant essentiel à la vie quotidienne, notamment à l'approche du mois de Ramadan. Cette situation de rupture de stock génère frustration et inquiétude parmi les habitants, qui peinent à se procurer le sucre tant convoité, indispensable à la préparation de divers mets.
Bachirou Sawadogo, un consommateur de la ville, décrit avec amertume sa quête infructueuse de sucre : « Honnêtement, ce n’est pas facile ! En ce mois de Ramadan, j’ai sillonné les marchés de Bobo-Dioulasso depuis ce matin à la recherche de sucre SN SOSUCO, mais en vain. Même un seul paquet m’a échappé, et je ne suis pas le seul à vivre cette frustration », confie-t-il, manifestement désabusé par cette pénurie prolongée.
Bachirou Sawadogo, un consommateur de la ville de Bobo-Dioulasso
Ce manque criant de sucre sur le marché local n’est pas sans conséquence pour les ménages, dont beaucoup dépendent de ce produit à la fois pour leurs besoins quotidiens et pour répondre à une demande accrue en période de jeûne. La situation est d’autant plus préoccupante que la crise de pénurie semble directement liée aux prix fixés par l’État pour la commercialisation du sucre produit par la Nouvelle Société Sucrière de la Comoé (SN SOSUCO). Ce contrôle des prix, bien qu’étant une tentative de protéger le pouvoir d’achat des consommateurs, semble avoir engendré des déséquilibres notables sur le marché, où les stocks se font rares et les prix grimpent en conséquence.
L’une des questions majeures soulevées par cette pénurie concerne la gestion de la distribution de cette denrée stratégique. D’un côté, le gouvernement poursuit sa politique de régulation des prix des produits de première nécessité, dont le sucre fait partie, mais de l’autre, la réalité du marché, marquée par des déséquilibres d’approvisionnement et des pratiques de stockage suspectes, semble entraver l’efficacité de cette régulation. La situation fait naître un dilemme complexe : comment permettre aux consommateurs de s’approvisionner en sucre sans pénaliser les commerçants, qui se retrouvent également pris au piège de cette crise ?
Le ministre du Commerce, de son côté, a exprimé une fermeté sans équivoque vis-à-vis des pratiques de stockage illégal. Il a averti que toute personne impliquée dans de telles pratiques serait sévèrement sanctionnée : « Tout acteur pris en flagrant délit de rétention sera immédiatement sanctionné. Le stock illégalement détenu sera saisi et mis en vente sur le marché », a-t-il insisté.
Le sucre SN SOSUCO
Pénurie de sucre à Bobo-Dioulasso : Une crise alimentée par la rétention et la régulation des prix à l’approche du Ramadan
Face à cette crise qui perdure, de nombreux Burkinabè attendent des mesures concrètes et urgentes. En particulier, les consommateurs espèrent que la promesse du ministre du Commerce se traduira rapidement en actions effectives sur le terrain, afin que cette pénurie ne s’aggrave pas et que la population puisse se procurer le sucre dont elle a cruellement besoin, particulièrement durant le mois de Ramadan.
La crise actuelle soulève des interrogations sur la gestion de la distribution du sucre au Burkina Faso. D'un côté, le gouvernement cherche à maîtriser le coût des denrées de première nécessité, mais de l’autre, la réalité du marché, avec ses dynamiques de pénurie et de spéculation, rend cette volonté difficile à appliquer. La nécessité d’un équilibre entre les intérêts des consommateurs et des commerçants devient plus pressante que jamais. Ces derniers, confrontés à des stocks limités, subissent des pertes considérables, tandis que les prix continuent de grimper.
À quelques jours du début du mois de jeûne, la SN SOSUCO a accueilli la visite du ministre du Commerce, Serge Poda, qui a voulu s'assurer que la situation serait rapidement résolue. Le directeur général de la société, Djakalia Ouattara, a assuré que la quantité de sucre produite cette année devait normalement être suffisante pour approvisionner le marché. Il a toutefois souligné que la situation actuelle pourrait être le résultat de pratiques de rétention, notamment de stockages excessifs. « Il est difficile de comprendre pourquoi le sucre ne se retrouve pas sur le marché. Cela laisse supposer qu'il y a probablement une forme de rétention. C'est pourquoi nous avons été instruits de trouver des points de vente témoins pour garantir la disponibilité du sucre pour le consommateur final », a-t-il déclaré.
De son côté, le ministre du Commerce a été ferme dans ses avertissements à l'encontre des acteurs économiques qui seraient impliqués dans des pratiques de stockage excessif. « Toute personne prise en flagrant délit de rétention sera lourdement sanctionnée. Le stock sera saisi et remis en vente sur le marché », a-t-il martelé.
Alors que la tension persiste, de nombreux Burkinabè attendent des mesures concrètes et rapides de la part des autorités pour mettre fin à cette pénurie, particulièrement à l’approche du mois sacré du Ramadan, une période durant laquelle la demande en sucre est traditionnellement élevée. Les consommateurs espèrent que les promesses faites par le ministre du Commerce se traduiront bientôt par des actions effectives afin d’éviter une aggravation de la situation.