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La rédaction de Intégration BF.COM a eu l’honneur d’échanger avec le Dr Yacouba SAWADOGO, diplômé en sciences de la nutrition humaine et communautaire. Actuellement inscrit à l’Université Polytechnique de Marrakech (IPM), il poursuit une spécialisation en diabétologie et en prise en charge des maladies métaboliques. Par ailleurs, il est naturopathe et phytothérapeute, responsable d’un centre de médecine alternative agréé par le ministère de la Santé à travers la Direction de la Médecine Traditionnelle et Alternative (DMTA).
Intégration BF.COM : Docteur, pouvez-vous nous parler de vos produits et des pathologies qu’ils ciblent ?
Dr Yacouba SAWADOGO : Il est important de préciser qu’on ne guérit pas définitivement de maladies chroniques telles que le diabète ou l’hypertension. Toutefois, il est tout à fait possible de les maîtriser afin de prévenir les complications. C’est dans cette optique que je propose plusieurs produits naturels.
Par exemple, la tisane Détox MED est conçue pour la détoxification de l’organisme. Elle agit comme un puissant antioxydant, purifiant le sang des radicaux libres, souvent à l’origine de certaines formes de cancer.
Nous avons également un produit antipalu, Palu Stop ou Artemisia Palu, élaboré à base d’Artemisia annua. Cette plante, désormais bien connue, a été reconnue pour son efficacité dans la lutte contre le paludisme, le renforcement du système immunitaire, ainsi que pour ses propriétés anti-inflammatoires et antalgiques.
L’ensemble de ces produits est formulé sans additifs chimiques, ce qui facilite leur absorption et leur élimination par l’organisme sans surcharge rénale. Leur développement contribue non seulement à améliorer la santé des populations de manière naturelle, mais aussi à valoriser les chaînes de valeur locales, générant ainsi un impact économique positif pour notre pays.
Il est impératif que nous mettions en valeur nos ressources endogènes. Aucun développement durable ne peut se construire en dépendant entièrement de l’extérieur. Notre force réside dans notre capacité à assurer notre autosuffisance dans les secteurs stratégiques que sont la sécurité, l’alimentation, la santé, l’énergie, etc. Et je suis convaincu que sous le leadership du Capitaine Ibrahim Traoré, nous sommes sur la bonne voie.
Pourquoi avez-vous choisi de vous orienter vers la recherche en nutrition et en phytothérapie ?
Tout a commencé lors d’un stage en Inde, en 2019. Mon encadreur de l’époque m’a appris qu’un bon nutritionniste devait impérativement maîtriser les plantes et leurs vertus. Ce conseil a marqué un tournant dans ma carrière.
La recherche, de manière générale, est fondamentale pour plusieurs raisons interdépendantes. La nutrition constitue le socle de la santé humaine. Elle influence directement le bien-être ainsi que la progression des maladies chroniques non transmissibles. L’OMS a d’ailleurs alerté que d’ici 2035, chaque individu pourrait souffrir d’au moins une maladie chronique.
Quant aux plantes médicinales, leur usage est une tradition ancestrale. Nos aïeux en connaissaient les secrets et les utilisaient avec succès. La recherche sur ces plantes permet aujourd’hui d’identifier de nouvelles molécules, d’en maîtriser l’extraction, la formulation, et in fine, d’élaborer des produits fiables et standardisés. Il est donc impératif que médecine conventionnelle et médecine traditionnelle collaborent étroitement, car elles sont complémentaires.
En quoi vos recherches sont-elles bénéfiques pour le Burkina Faso ?
Elles le sont, non seulement pour le Burkina Faso, mais également pour l’humanité tout entière. Prenons l’exemple de Diaba-MED, une synergie de plantes médicinales que j’ai développée pour la prise en charge du diabète. Il s’agit d’un produit contrôlé, naturel, et conçu localement, qui améliore la gestion de cette maladie chronique.
De tels produits permettent une meilleure prise en charge des pathologies, tout en créant une valeur ajoutée pour l’économie nationale. Je me réjouis de la volonté politique actuelle d’assurer notre souveraineté dans des domaines clés. Je salue en particulier la création de l’APEC et de ses deux usines, FOFATO et SOBTO, qui témoignent d’une orientation résolument tournée vers l’autonomisation alimentaire et sanitaire.
De mon côté, je suis résolument engagé à mettre mon savoir au service de mon peuple. Cela s’inscrit dans la droite ligne des engagements du gouvernement, et je remercie les autorités pour leur soutien aux tradipraticiens et chercheurs burkinabè.
Êtes-vous satisfait des résultats de vos recherches ?
Je suis fier du chemin parcouru. Toutefois, la recherche est un processus en constante évolution. Je poursuis l’amélioration de la qualité de mes produits. À cet effet, j’ai récemment recruté un pharmacien avec qui je collabore pour optimiser nos formulations.
En guise de mot de la fin, avez-vous un message à adresser ?
« Je saisis cette occasion pour exprimer mes vœux de prompt rétablissement à toutes les personnes souffrantes. Qu’elles trouvent la force et le réconfort nécessaires pour surmonter leurs épreuves de santé. J’adresse également ma profonde reconnaissance aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) du Burkina Faso, qui, au prix d’innombrables sacrifices, veillent sans relâche à la sécurité,
Souleymane KABORE
Intégration BF