À la veille d’un rendez-vous majeur pour le football féminin burkinabè, les deux protagonistes de la finale de la Coupe du Faso version dames ont livré, ce jeudi 29 mai 2025 à l’hôtel Excellence, leurs dernières impressions devant la presse. L’Union Sportive des Forces Armées (USFA), institutionnelle et redoutée, y a affiché une prudence stratégique tandis que le National Athletic Sport (NAS), porté par un élan populaire et un esprit de revanche, s’est montré déterminé à faire mentir les pronostics.
La finale se disputera ce vendredi 30 mai au stade Issoufou Joseph CONOMBO, à partir de 15h30. Au-delà d’un simple affrontement sportif, l’événement s’annonce comme une vitrine de l’essor du football féminin au Burkina Faso.
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L’USFA : la puissance tranquille sous contrôle
Malgré son statut de favorite naturelle, renforcé par deux confrontations à sens unique en championnat (12 buts inscrits contre aucun encaissé face au NAS), l’USFA a soigneusement évité toute démonstration de suffisance. Le ton était donné dès les premières paroles de l’entraîneur Omar Paré : lucide, mesuré, presque diplomatique.
« NAS n’est pas une équipe à négliger. Nous avons l’expérience, certes, mais une finale n’est jamais gagnée d’avance. Les matchs précédents ne comptent plus. Dans ce genre de rendez-vous, l’envie et la détermination peuvent faire la différence. »
La stratégie est claire : désamorcer la pression en rejetant l’étiquette d’ultra-favorite, et rappeler que le football reste une affaire d’intensité, de mental, de circonstances parfois imprévisibles.
La capitaine des « Militaires », Stéphanie Sow, est venue renforcer ce discours de modestie assumée. Pour cette meneuse aguerrie, l’issue d’une finale se joue moins avec les statistiques qu’avec le cœur :
« Une finale, ça ne se gagne pas sur le papier. C’est sur le terrain que tout se décide. Et ce jour-là, il faut du caractère, du courage et surtout de la solidarité. »
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NAS : l’audace de l’outsider et la foi en la revanche
Face à cette posture prudente mais assurée, le National Athletic Sport se présente avec la fougue de ceux qui n’ont rien à perdre. Battu à plates coutures en championnat, le club capitalise aujourd’hui sur une nouvelle dynamique et nourrit l’ambition de renverser la hiérarchie.
Ousmane Coulibaly, plus connu dans le milieu sous le surnom de « Tom », a adopté une approche décontractée, mais non dénuée de lucidité :
« Nous venons avec un esprit libre. L’USFA est une grande équipe, oui, mais la pression n’est pas de notre côté. Pour nous, cette finale est une chance de réécrire l’histoire. Et surtout, de nous faire plaisir. Le football est un jeu, ne l’oublions pas. »
Le coach appelle aussi à un soutien massif du public, estimant que l’enthousiasme populaire est un levier crucial pour faire éclore les talents féminins :
« Le football féminin est en plein essor au Burkina. C’est important que les supporters se déplacent en nombre. Cette visibilité compte autant que la victoire. »
La capitaine du NAS, Eloni Gnoumou, ne cache pas son ambition de bousculer l’ordre établi. Pour elle, cette deuxième finale face à l’USFA est l’occasion rêvée de prendre une revanche symbolique :
« Le moral est au beau fixe. Nous avons beaucoup travaillé, physiquement comme mentalement. Cette fois, nous sommes prêtes à tout donner pour inscrire notre nom au palmarès. »
Ce choc entre l’USFA, formation structurée, disciplinée et adossée à une institution militaire, et le NAS, jeune équipe ambitieuse portée par une volonté de reconnaissance, est plus qu’un simple duel sportif. Il symbolise aussi deux trajectoires, deux philosophies, deux visages du football féminin burkinabè.
D’un côté, la tradition et la rigueur d’un club habitué aux joutes de haut niveau. De l’autre, l’espoir d’un renouveau, l’ardeur d’une équipe qui veut croire que la coupe peut aussi récompenser la passion et la ténacité.
Sur le terrain du stade CONOMBO, ce vendredi, il n’y aura plus de statuts, plus de calculs. Seulement deux équipes, deux capitaines, deux entraîneurs, et un seul trophée. Le football féminin burkinabè tiendra sans doute là l’une de ses plus belles pages à écrire.
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