/image%2F6928548%2F20250509%2Fob_03e922_er.jpg)
Dans le cadre de la commémoration du 20ᵉ anniversaire du décès du Général Sangoulé Lamizana, une conférence de presse s’est tenue dans l’après-midi du mercredi 7 mai 2025 au Lycée Privé Général Sangoulé Lamizana, à Bobo-Dioulasso. Cette rencontre s’inscrit dans une série d’activités prévues du 5 au 11 mai pour rendre hommage à l’ancien chef de l’État burkinabè, tout en plaçant des enjeux de société au cœur des échanges.
Placée sous le thème « Lutte contre l’excision : rôle de la jeunesse », la conférence a réuni des acteurs issus du monde associatif, des médias et de la société civile, autour d’une problématique toujours d’actualité malgré les avancées législatives du Burkina Faso dans ce domaine.
Le Burkina Faso figure parmi les premiers pays africains à avoir inscrit dans sa législation une interdiction formelle de la pratique de l’excision. Toutefois, comme l’ont souligné les intervenants, les mutilations génitales féminines (MGF) demeurent largement répandues et continuent de faire des victimes, en particulier parmi les jeunes filles âgées de 11 à 15 ans.
Coulibaly Nouhoun, conférencier principal de la journée, a rappelé que cette initiative s’inscrivait pleinement dans l’esprit de la commémoration, dont l’objectif est de transmettre aux jeunes générations les valeurs d’intégrité, de discipline et de leadership incarnées par le Général Lamizana. Il a également souligné la nécessité de mobiliser la jeunesse autour de causes sociales majeures telles que la lutte contre l’excision.
/image%2F6928548%2F20250509%2Fob_444d31_za.jpg)
Fervente militante de la cause féminine, Mariama Lamizana a livré un témoignage fort, réaffirmant son engagement indéfectible dans ce combat de longue haleine. « C’est mon combat de vie, et je crois que j’irai jusqu’au bout de mes forces, si Dieu me le permet, pour qu’on puisse voir la tolérance zéro d’ici 2030 », a-t-elle déclaré avec conviction.
Elle a salué les nombreuses initiatives menées jusque-là, tout en appelant à la vigilance : « Beaucoup a été fait, mais comme on le dit, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Avec 65 % de filles et de femmes excisées en 2025, les défis restent colossaux. Il faut qu’on attache la ceinture ».
Face à la résilience de la pratique, Mariama Lamizana prône le maintien des stratégies existantes, mais appelle à une relecture critique et à un renforcement de l’implication des jeunes, tant en tant que cibles vulnérables que comme agents du changement.
La voix des ONG : pour un ancrage communautaire des solutions
Prenant la parole à son tour, le directeur exécutif de l’ONG Voix de Femmes, Raphaël Zongonaba, a insisté sur la gravité des mutilations génitales féminines, qu’il qualifie de « violation grave des droits humains ». Il a rappelé que cette pratique, bien que soutenue par certaines traditions et croyances religieuses, reste incompatible avec les principes fondamentaux de dignité humaine.
« En ce qui concerne les femmes âgées de 15 à 49 ans, le taux de prévalence reste préoccupant, dépassant 63 % au Burkina Faso. Les MGF demeurent l’une des priorités historiques des autorités depuis l’indépendance », a-t-il souligné.
Les médias, alliés incontournables de la sensibilisation
La conférence de presse a par ailleurs mis en lumière le rôle capital des médias dans la lutte contre l’excision. Par leur capacité de mobilisation et de diffusion de l’information, les journalistes sont appelés à être des relais actifs de la sensibilisation, en particulier auprès des jeunes.
En réunissant militants, communicateurs et responsables d’organisations engagées, cette rencontre a réaffirmé une conviction commune : c’est à travers l’implication concertée de la jeunesse, des leaders d’opinion et des médias que le Burkina Faso pourra, à terme, tourner la page des mutilations génitales féminines.
Intégration BF