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Bobo-Dioulasso, dans une démarche innovante mêlant pédagogie, répression et action citoyenne, la ville de Bobo-Dioulasso a accueilli depuis le mardi 6 mai, une opération de grande envergure contre l’incivisme routier. Plus d’une cinquantaine de personnes ayant enfreint le code de la route ont été réquisitionnées pour participer à des travaux d’intérêt général dans plusieurs quartiers de la cité de Sya. L’initiative est portée conjointement par la police municipale et la police nationale, dans le cadre d’une campagne visant à faire respecter les règles de circulation tout en contribuant à la salubrité urbaine.
C’est sur le boulevard, que les opérations de nettoyage ont été lancées. Les contrevenants, sanctionnés pour diverses infractions, notamment le non-respect des feux tricolores et des panneaux de signalisation – ont été invités, sous la supervision des forces de l’ordre, à curer les caniveaux obstrués qui bordent les principales artères de la ville. Munis de pelles, pioches, gilets fluorescents et brouettes, ces citoyens fautifs ont participé activement à l’assainissement de leur environnement.
Cette action citoyenne, selon les autorités, vise un double objectif : faire prendre conscience des conséquences de l’incivisme routier tout en apportant une contribution concrète à l’assainissement de Bobo-Dioulasso, autrefois reconnue pour sa propreté exemplaire.
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Une leçon de civisme en conditions réelles
Parmi les contrevenants, Amadou Diallo, élève à Bobo-Dioulasso, reconnaît avoir commis une erreur en hésitant à s’arrêter au feu orange. Interpellé par les agents de sécurité alors qu’il se rendait à Accart-ville depuis Lafiabougou, il a été immédiatement dirigé vers le chantier de nettoyage.
« Le feu était orange, je voulais m’arrêter mais j’ai hésité. Les agents m’ont intercepté, j’ai tenté de négocier mais ils ont été fermes. C’est une leçon pour moi et pour tous ceux qui sont ici. Au final, je trouve que c’est une bonne initiative, car elle nous pousse à mieux respecter le code de la route. »
Moumouni Soro, conducteur de tricycle, a quant à lui salué le professionnalisme des forces de l’ordre tout en exprimant sa satisfaction à contribuer à l’assainissement de la ville.
« Ils m’ont pris ce matin après que j’aie brûlé le feu. Je reconnais mes torts. Je suis là depuis 7h et je ne sais pas à quelle heure on va finir. Mais au moins, on a débouché des caniveaux pleins d’ordures. C’est utile, et je félicite les policiers pour leur travail. »
Un message fort pour une ville plus civique et plus propre
Cette opération, qui allie rigueur et sensibilisation, s’inscrit dans une stratégie globale de lutte contre les comportements à risque sur les routes de Bobo-Dioulasso. Pour les autorités municipales et sécuritaires, il ne s’agit pas uniquement de punir, mais de responsabiliser les citoyens par des actions concrètes et utiles à la collectivité.
« C’est une approche éducative et corrective, pas seulement punitive », explique un responsable de la police municipale. « L’idée, c’est de faire comprendre que le respect du code de la route est un acte citoyen qui contribue à la sécurité de tous, mais aussi au bien-être collectif. »
Vers un changement durable des comportements ?
Si cette opération est bien accueillie par certains contrevenants, elle pourrait surtout marquer un tournant dans la gestion de l’incivisme routier à Bobo-Dioulasso. À travers cette action, les autorités espèrent initier une dynamique de changement durable, où chacun prendra conscience de l’impact de ses actes sur la collectivité.
Ces dates resteront sans doute dans les mémoires comme le point de départ d’une nouvelle forme d’engagement civique imposé mais constructif. Une « cohorte » nouvelle, composée malgré elle de citoyens indisciplinés, aura au moins contribué, à sa manière, à redonner à Bobo-Dioulasso son lustre d’antan de ville propre et disciplinée.
Abdalah KABORE
Intégration BF