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Tunisie : l'opposition dénonce un procès politique après la lourde condamnation d’Ali Larayedh à 34 ans de prison

Publié le 3 Mai 2025, 10:55am

La scène politique tunisienne est secouée par la condamnation, ce vendredi 2 mai 2025, de l’ancien Premier ministre Ali Larayedh à une peine de 34 ans de réclusion. Ce verdict, prononcé par le tribunal de première instance de Tunis dans le cadre d’un dossier lié au départ de djihadistes vers la Syrie, est vivement contesté par l’opposition qui y voit une manœuvre politique visant à museler toute voix dissonante.

Ali Larayedh, membre éminent du parti Ennahda et figure centrale de la mouvance islamo-conservatrice tunisienne, a été reconnu coupable d’avoir facilité le départ de combattants tunisiens vers les zones de conflit en Syrie au cours des années ayant suivi la révolution de 2011. Un ensemble d’accusations que l’intéressé a toujours fermement rejetées, estimant avoir agi dans le cadre des prérogatives de l’État et des contraintes de l’époque.

Dans une déclaration officielle rendue publique à l’issue de l’audience, le parti Ennahda a fustigé une décision de justice qu’il juge « infondée, inique et éminemment politique ». Il dénonce une volonté manifeste du président de la République, Kaïs Saïed, « d’étouffer toute forme d’opposition » par l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire. Ennahda affirme que ce procès s’inscrit dans une stratégie plus large de répression systématique des opposants politiques, amorcée depuis le coup de force du 25 juillet 2021, date à laquelle Kaïs Saïed a suspendu le Parlement et s’est arrogé les pleins pouvoirs.

Le Front du salut national, coalition regroupant plusieurs partis et figures de l’opposition, a également exprimé son indignation. Dans un communiqué, cette structure dénonce une violation grave des principes élémentaires du procès équitable, soulignant l’absence d’indépendance du pouvoir judiciaire et les conditions opaques dans lesquelles s’est déroulé le procès. « Cette condamnation constitue une étape supplémentaire dans la dérive autoritaire du régime actuel, qui cherche à liquider politiquement ses adversaires par des moyens judiciaires », peut-on y lire.

Plusieurs autres personnalités politiques et sécuritaires ont également été lourdement sanctionnées dans cette affaire, les peines prononcées allant de 18 à 36 ans d’emprisonnement. Pour les observateurs, ce procès marque un tournant dans la gestion sécuritaire et politique du passé post-révolutionnaire tunisien, soulevant des interrogations quant à l’avenir de la démocratie et des libertés dans le pays.

Alors que les tensions entre pouvoir et opposition s’accentuent, la société civile tunisienne ainsi que les organisations internationales de défense des droits humains suivent de près l’évolution de cette affaire, dans un climat de plus en plus pesant pour les libertés publiques.

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