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Le Service Régional de la Police Judiciaire (SRPJ) des Hauts-Bassins a annoncé ce jeudi 13 juin 2025, au cours d’un point de presse tenu dans ses locaux à Bobo-Dioulasso, le démantèlement d’une usine clandestine spécialisée dans la fabrication de carburant frelaté à partir d’huile de vidange usagée. Cette unité illégale de production, implantée dans le village de Leguéma, opérait dans la plus grande discrétion depuis plus de deux ans.
Selon le commissaire de police Farta Yacouba, c’est suite à des renseignements reçus que les enquêteurs ont mis le cap sur le site suspect. Une équipe a aussitôt été mobilisée pour vérifier l’existence présumée de cette activité illicite. Sur place, les agents ont découvert une installation semi-industrielle en pleine activité, dissimulée dans une enceinte fermée.
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Les éléments saisis sont révélateurs : deux citernes pleines de carburant frelaté, trois grandes cuves enterrées, de nombreuses machines utilisées dans le processus de transformation ainsi que des sacs contenant diverses substances chimiques. Quatre personnes ont été interpellées sur les lieux, dont deux expatriés, le directeur de production et le chef d’usine.
Les installations ont été immédiatement mises sous scellés et les citernes saisies, sur instruction du procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso.
"D’après les éléments de l’enquête préliminaire, l’usine, opérant sous le nom de HUA-RUI, serait dirigée par un ressortissant chinois identifié par les initiales Z.Z. Elle ne possède ni autorisation d’implantation, ni agrément de commercialisation. Le procédé consistait à collecter de l’huile de vidange usagée, à la traiter en y ajoutant divers produits chimiques tels que de la soude caustique et de l’acide sulfurique, pour obtenir un liquide aux allures de gasoil",a martelé Farta Yacouba .
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Les investigations menées ont abouti, à ce jour, à l’interpellation de cinq individus, lesquels ont été publiquement présentés aux médias au cours de la conférence de presse.
"Un Burkinabè, T.M., PDG d’une société locale et détenteur d’un numéro IFU, aurait joué un rôle clé dans le fonctionnement du réseau. Il assurait à la fois l’approvisionnement en matières premières et l’écoulement du produit fini auprès de certains grossistes. Pour chaque livraison, des factures falsifiées portant la mention « Huile de Vidange Traitée » étaient émises, permettant aux transporteurs de franchir les postes de contrôle sans éveiller de soupçons"a-t-il ajouté.
Une fois à destination à proximité du marché central de Bobo-Dioulasso – le carburant était mis à disposition de B.B., un commerçant chargé de la vente auprès de clients, moyennant de fausses autorisations d’achat de gasoil. Le but : contourner les restrictions imposées par les autorités dans le cadre de la régulation de la distribution des produits pétroliers.
"Des analyses menées sur échantillons du carburant saisi ont permis de conclure que le produit ne répond à aucune des normes en vigueur relatives au gasoil, au pétrole ou au DDO (Diesel Domestique Ordinaire). Il a été jugé impropre à la consommation, tant pour des raisons de sécurité mécanique qu’environnementale. Le site de production, quant à lui, ne respecte aucune des règles en matière d’hygiène, de sécurité sanitaire ou de protection de l’environnement", a-t-il dit.
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Il est à noter que l’usine affichait une capacité de production mensuelle estimée entre 30 000 et 50 000 litres, générant un chiffre d’affaires mensuel compris entre 5 et 6 millions de francs CFA, selon les déclarations des mis en cause.
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Tous les présumés auteurs seront déférés devant le procureur du Faso pour répondre des infractions qui leur sont reprochées, notamment : production illicite de carburant, mise en danger de la vie d’autrui, pollution, fraude fiscale et falsification de documents commerciaux.
À l’issue de la conférence de presse, les journalistes ont été invités à une visite guidée sur les lieux incriminés, notamment le site de l’usine clandestine implantée à Léguéma, ainsi que le dépôt des produits finis situé en plein cœur de Bobo-Dioulasso, à proximité immédiate du grand marché. Cette immersion sur le terrain a offert aux professionnels des médias l’opportunité de constater de visu l’ampleur et la gravité de cette entreprise illégale, qualifiée à juste titre d’activité à la fois illicite et hautement périlleuse.
La Police nationale a salué la collaboration des populations qui, par leurs dénonciations, participent efficacement à la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes. Elle les invite à maintenir cette dynamique de coopération citoyenne aux côtés des Forces de Défense et de Sécurité.
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Intégration BF