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Du 19 au 29 juin 2025, le ciel de Bobo-Dioulasso se transforme en théâtre d’altitude, rythmé par le bruissement des voilures et la précision des chutes libres. Le Centre d’instruction des troupes aéroportées (CITAP), rattaché au prestigieux Groupement commando parachutiste (GCP), y mène une ambitieuse campagne de saut parachutiste, vitrine annuelle du haut niveau d’aguerrissement des Forces armées nationales. Ce lundi 23 juin, une délégation de journalistes a été conviée à vivre cet exercice au cœur de l’élite militaire, entre rigueur, engagement et souffle patriotique.
Il est à peine 6 heures du matin lorsque l’équipe de la presse foule le tarmac de l’aéroport international de Bobo-Dioulasso. Sur place, l’atmosphère est déjà chargée d’adrénaline. Les parachutistes, en pleine opération, s’activent avec une précision militaire. À cette heure matinale, le ballet aérien des soldats du ciel offre un spectacle saisissant de rigueur, de discipline et de savoir-faire.
Ils sont 494 soldats engagés dans cet exercice grandeur nature, parmi lesquels 149 officiers, 97 sous-officiers, 258 militaires du rang et 15 femmes militaires. Une composition qui témoigne non seulement de la diversité des grades, mais aussi de l’intégration progressive de la femme dans des unités historiquement masculines un signal fort adressé à une armée résolument tournée vers la modernité et l’équité.
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À cette dynamique nationale s’ajoute une coloration panafricaine. En effet, 25 stagiaires étrangers, issus de dix pays amis du continent, prennent part à cette session 2025. Leur présence est, selon le commandant de la deuxième région militaire, le colonel Lassina PORGO, a exprimé toute sa satisfaction quant à la tenue de cette opération de recyclage, qu’il considère comme un levier stratégique dans le maintien de la performance des troupes aéroportées burkinabè. Pour lui, cette campagne témoigne non seulement de la rigueur qui caractérise la formation continue des commandos parachutistes, mais aussi de la volonté constante des Forces armées nationales de s’adapter aux exigences évolutives du terrain opérationnel. Il a salué l'engagement des instructeurs et des stagiaires, tout en soulignant que cette session de recyclage traduit l’ambition de notre armée de maintenir un haut niveau de préparation tactique et physique, indispensable à la réussite des missions dans un contexte sécuritaire complexe .« une preuve éclatante de la crédibilité régionale du CITAP et de la vitalité de la coopération militaire sud-sud »a-t-il dit. Pour l’officier supérieur, il ne s’agit pas seulement d’un entraînement, mais d’une manifestation concrète du leadership burkinabè dans le domaine de la formation spécialisée.
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Un dispositif rigoureux, au service de l’aguerrissement
Les journalistes ont été conviés à vivre ces opérations de près, au cœur de l’action, afin de mieux appréhender les exigences, la discipline et la technicité qui caractérisent les sauts parachutistes militaires. Les journalistes, conviés à cette immersion exceptionnelle, ont vécu de près chaque phase des manœuvres. À quelques mètres des rotations, ils ont ressenti la vibration du sol sous le grondement sourd du cargo militaire, dont les turbines lacéraient le silence matinal. Loin des récits abstraits, c’est le cœur battant qu’ils ont assisté à l’embarquement des parachutistes, puis à leur envol vers les cieux, dans une chorégraphie parfaitement huilée.
Cette immersion leur a permis d’observer, étape par étape, le déroulement des manœuvres, depuis l’embarquement sur la piste jusqu’aux phases de saut et d’atterrissage, sous la supervision rigoureuse des instructeurs du CITAP. Sur le tarmac de l’aéroport de Bobo-Dioulasso, les journalistes observent, fascinés, l’embarquement des parachutistes sous le regard vigilant des moniteurs. Les gestes sont nets, précis, répétés à l’identique. L’atmosphère est empreinte d’un mélange de concentration et de tension contenue. En quelques minutes, les aéronefs s’élèvent, emportant à leur bord des hommes et des femmes formés à affronter l’inconnu depuis les cieux.
Le saut de brevet, passage obligé pour l’obtention du diplôme parachutiste, enseigne les fondamentaux du saut en parachute et pose les bases techniques et comportementales du soldat aéroporté.
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Le saut tactique, au cœur des missions de projection, simule l’infiltration de troupes armées en territoire ennemi, suivie de manœuvres coordonnées au sol.
La chute opérationnelle, plus avancée, immerge le parachutiste dans un scénario d’engagement réel, avec tous les imprévus du champ de bataille : conditions météorologiques difficiles, équipements lourds, zones hostiles.
Le chef de bataillon Sami David Palm, officier en charge des opérations, a pris le temps d’expliquer aux journalistes l’objectif de cette campagne de saut. Selon lui, il s’agit avant tout d’un exercice de recyclage tactique, destiné à maintenir le niveau opérationnel des troupes aéroportées. « C’est un moment crucial de remise en condition, pour que chaque homme conserve ses réflexes en situation réelle », a-t-il souligné, mettant en avant l’importance de la maîtrise technique et de la cohésion au sein des unités.
Pour le chef de bataillon Palm Sami David, commandant adjoint du GCP, cette campagne dépasse le simple cadre technique : « À travers ces exercices, nous consolidons non seulement les compétences physiques et tactiques, mais aussi la robustesse mentale de nos troupes. Le but est de les préparer à tous les types d’engagements, au sol comme dans les airs, pour défendre la nation avec honneur et efficacité. »
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À leur arrivée sur la zone de saut du camp Ouezzin Coulibaly, les parachutistes s’alignent avec discipline dans les airs. Les atterrissages sont maîtrisés, les gestes répétés à la perfection, les postures post-saut impeccables. À leurs côtés, les journalistes prennent la mesure du professionnalisme exigé dans cet environnement extrême, où la moindre erreur peut coûter cher.
Les briefings et débriefings encadrent chaque opération. On y corrige, on y enseigne, mais on y transmet aussi un esprit, une culture : celle du service, du courage, de la précision. L’armée burkinabè y forge sa capacité à se projeter rapidement, à s’adapter à toutes les situations, et à anticiper l’imprévisible.
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Une image d’excellence au service de la défense nationale
En cette période de défis sécuritaires complexes, cette campagne parachutiste s’impose comme un levier majeur de la stratégie de défense nationale. Elle illustre la volonté des Forces armées burkinabè d’affiner sans cesse leurs capacités opérationnelles, dans un esprit de rigueur et d’innovation. Elle donne à voir des soldats préparés, endurants, engagés au service de la patrie sur les théâtres d’opération comme dans les cieux.
L’édition 2025 du CITAP consacre ainsi une tradition d’excellence, tout en posant les jalons d’une armée toujours plus professionnelle, ouverte à la coopération régionale et fière de sa mission. Dans les airs de Bobo-Dioulasso, ce sont les couleurs du Burkina Faso qui flottent, portées par les hommes et femmes qui ont fait le choix de servir, coûte que coûte.
Abdalah KABORE
Intégration BF