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Fraude au BEPC 2025 : Démantèlement d’un vaste réseau de tricherie dans le Houet

Publié le 11 Juin 2025, 12:09pm

Présentation à la presse des membres du réseau de fraude impliqués dans la tricherie au BEPC 2025.
Présentation à la presse des membres du réseau de fraude impliqués dans la tricherie au BEPC 2025.

La Police Nationale, à travers le Commissariat Central de Bobo-Dioulasso, le Service Régional de la Police Judiciaire des Hauts-Bassins et le Commissariat de Police de District de Toussiana, a procédé au démantèlement d’un réseau bien organisé spécialisé dans la fraude aux examens scolaires. L’opération, menée dans le cadre de la sécurisation des épreuves du Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC) session 2025, a permis l’interpellation de 13 individus, dont huit jeunes filles, tous soupçonnés d’avoir participé à un système sophistiqué de tricherie numérique dans la province du Houet. La présentation de ces présumés fraudeurs à la presse a eu lieu ce 11 juin 2025 au Commissariat Central de Police de la ville de Bobo-Dioulasso.

Selon le conférencier, Boubakar Soumaïla Nombré, également Commissaire Central de Police de la ville de Bobo-Dioulasso, l’enquête a débuté le 4 juin 2025, suite à un signalement du président du jury n°01 de Péni. Une candidate au BEPC, dénommée T.A, a été surprise en pleine épreuve de mathématiques en possession d’un téléphone portable. L’analyse de l’appareil a révélé son appartenance à un groupe WhatsApp intitulé « Le secret d’un peuple », utilisé comme plateforme de diffusion de corrigés d’épreuves en temps réel.

Interrogée, la candidate a désigné le cerveau de l’opération, un jeune homme de 24 ans résidant à Bobo-Dioulasso. Il s’agit de B.A.A, administrateur du groupe, interpellé quelques heures plus tard par la Brigade de Recherches et d’Intervention du Commissariat Central. Sa sœur cadette, B.R, également membre active du groupe, a été arrêtée dans la foulée.
 

Le Commissaire Principal de Police, Boubakar Soumaïla Nombré, dévoile les détails de l’enquête lors du point de presse au Commissariat Central de Bobo-Dioulasso, le 11 juin 2025.
Le Commissaire Principal de Police, Boubakar Soumaïla Nombré, dévoile les détails de l’enquête lors du point de presse au Commissariat Central de Bobo-Dioulasso, le 11 juin 2025.

Une organisation bien huilée

Pour le commissaire Nombré,  les auditions ont permis d’identifier d’autres complices : B.H et A.A.A, membres du “staff” chargé de traiter les épreuves, notamment en Physique-Chimie, SVT, Mathématiques et Français. L’enquête a conduit à l’arrestation de neuf autres membres les 5 et 8 juin, dont des candidats au BEPC 2025. Tous ont reconnu leur implication.

"Le mode opératoire du groupe reposait sur une stratégie bien rôdée : les candidats introduisaient clandestinement des téléphones portables dans les salles de composition, dissimulés sous des pagnes ou dans des poches intérieures. Une fois le sujet reçu, ils le photographiaient et l’envoyaient dans le groupe WhatsApp. Les complices à l’extérieur, équipés d’outils numériques comme ChatGPT, Gauthmath ou Deepcheat, traitaient rapidement les épreuves et renvoyaient les corrigés à destination des candidats".

Les autorités policières dressent le bilan d’une opération réussie contre la fraude aux examens scolaires.
Les autorités policières dressent le bilan d’une opération réussie contre la fraude aux examens scolaires.

Les enquêteurs ont également découvert que certains sujets étaient traités manuellement sur un tableau, puis photographiés avant d’être diffusés.
Les investigations ont mis en lumière des ramifications plus anciennes. L’instigateur du groupe, T.H, actuellement en classe de Terminale, a déclaré avoir lancé des pratiques similaires dès 2022. Il aurait initié B.A.A en 2024, année où la sœur de ce dernier aurait obtenu son BEPC grâce à ce même dispositif frauduleux.

Le réseau démantelé semble loin d’être un cas isolé. Des sources policières laissent entendre que d’autres groupes similaires opèrent dans d’autres régions du pays. L’enquête se poursuit, et d’autres interpellations sont attendues.

"Les 13 suspects  candidats aux examens  seront présentés au Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso. Ils encourent des peines allant de 6 mois à 3 ans de prison, assorties de sanctions pécuniaires pouvant atteindre 3 millions de francs CFA, en plus d’une interdiction temporaire de se présenter aux examens officiels",selon Farta Yacouba, du service de renseignement de la police judiciaire.

"Treize téléphones portables saisis lors des arrestations contiennent de nombreuses preuves numériques des faits de fraude",a-t-il ajouté.
 

Les journalistes à la conférence de presse.
Les journalistes à la conférence de presse.

Un appel à la vigilance et à la responsabilité collective

À l’occasion de cette communication, les autorités policières ont tenu à saluer la vigilance et l’engagement des enseignants, des surveillants et de l’ensemble des acteurs du système éducatif, tout en appelant à une mobilisation accrue des parents d’élèves. Ils rappellent que la lutte contre la fraude est une responsabilité partagée, condition essentielle à la préservation de l’égalité des chances.

Les conférencier appel également les candidats à se détourner des pratiques frauduleuses qui sapent les fondements de l’école burkinabè.

Enfin, les citoyens sont invités à signaler tout comportement suspect via les numéros verts suivants : 17 (Police Nationale), 16 (Gendarmerie Nationale) et 1010 (CNVA).

K.S

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