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Un vent de solennité et de reconnaissance internationale a soufflé ce lundi sur le palais royal du Moogho, cœur battant de la tradition moaga. Sous les ors sobres et chargés de sens du royaume, s’est tenue ce 16 juin 2025 à Ouagadougou, la cérémonie d’une portée exceptionnelle : Sa Majesté le Moogho Naaba Baongo, chef suprême du peuple mossi, a été élevé au rang de Docteur Honoris Causa par l’Université Cypress International du Texas, en reconnaissance de son engagement inlassable pour la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble.
Un hommage rare, profond, et symbolique, qui transcende les frontières. Car si le monde universitaire distingue régulièrement des figures d’autorité intellectuelle ou politique, il est peu commun qu’un roi traditionnel africain, dans l’exercice silencieux mais puissant de ses fonctions spirituelles et morales, reçoive un tel honneur. Et pourtant, c’est bien ce que la délégation venue des États-Unis a fait en cette matinée historique.
Le Moogho Naaba n’a pas reçu une, mais deux distinctions de la part de l’Université texane : en plus du doctorat honorifique, le titre d’« Étoile de l’Afrique » lui a été décerné, une distinction jusque-là réservée aux figures d’exception. Soixante-cinq ans après l’Empereur Hailé Sélassié d’Éthiopie, c’est au tour du Moogho Naaba Baongo d’être ainsi honoré sur le continent africain. Un passage de témoin, une reconnaissance de la continuité des sagesses anciennes face aux défis modernes.
La cérémonie s’est déroulée en présence de deux membres du gouvernement burkinabè, venus eux aussi témoigner de l’importance de l’événement. Le Ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, accompagné de son collègue de la Sécurité, Mahamadou Sana, a exprimé, au nom du Gouvernement, toute la fierté de la Nation : « Ce matin, nous avons été témoins d’un instant historique. Sa Majesté a été élevée au rang de Docteur Honoris Causa pour son engagement indéfectible en faveur du vivre-ensemble, de la paix et de la cohésion sociale au Burkina Faso et sur tout le continent. C’est un motif de grande fierté pour notre pays. »
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Une reconnaissance des valeurs ancestrales
Les mots prononcés par Issaka Congo, porte-parole de la cour royale, ont ajouté à l’émotion et à la gravité du moment :« Recevoir une telle distinction d’une université de renom est un honneur immense, mais aussi un encouragement à poursuivre la promotion des valeurs ancestrales de tolérance, de respect et de dialogue. »
Des valeurs que le Moogho Naaba incarne depuis plusieurs décennies, dans le silence des médiations discrètes, dans la constance des conseils donnés aux gouvernants, ou encore dans les rituels de paix qu’il initie en période de crise. En ces temps marqués par des fractures sociales et des incertitudes sécuritaires, son rôle de gardien de l’équilibre prend une dimension particulière.
Le Professeur Tuweh Prince Gadama, vice-chancelier de l’université Cypress International du Texas, a quant à lui dressé un vibrant portrait du Moogho Naaba, saluant la profondeur de sa sagesse et la stabilité de son leadership traditionnel :« Cette distinction est un hommage au Chef de Moosés, un homme dont l’influence morale dépasse les frontières du royaume mossi. Il incarne une autorité fondée sur la dignité, l’écoute, la médiation et l’harmonie. »
Le Professeur Tuweh Prince GADAMA, vice-chancelier de l’Université Cypress International du Texas, voit en cette distinction un vibrant hommage à la sagesse intemporelle et au leadership éclairé du Chef suprême des Moosés. Selon lui, cette reconnaissance trouve toute sa légitimité dans les vertus incarnées par Sa Majesté : « Le Moogho Naaba est le dépositaire de valeurs universelles de sagesse, de paix et de gouvernance éclairée. »
Soixante-cinq ans après l’Empereur éthiopien Haïlé Sélassié, qui fut honoré en 1960, c’est à présent le Moogho Naaba Baongo qui entre dans l’histoire en devenant la deuxième personnalité africaine à se voir décerner ce prestigieux titre de Docteur Honoris Causa. Une consécration rare, à la hauteur de son influence morale et de son autorité respectée bien au-delà des frontières du Burkina Faso.
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Une sagesse éternelle au cœur du monde moderne
Cette reconnaissance universitaire, venue d’un établissement américain, démontre la portée universelle que peuvent encore avoir les valeurs africaines ancestrales, lorsqu’elles sont incarnées avec constance, courage et dignité. Le Moogho Naaba Baongo, figure centrale du tissu social burkinabè, est devenu, en ce jour du 16 juin 2025, un trait d’union vivant entre les savoirs modernes et les sagesses traditionnelles.
Dans l’enceinte du palais royal, entouré de ses notables, de dignitaires venus de tous les quartiers de Ouagadougou, mais aussi de chercheurs, de représentants de la diaspora et d’observateurs étrangers, le Moogho Naaba n’a pas prononcé de long discours. Fidèle à son style, il a simplement salué la reconnaissance reçue avec humilité, confiant aux regards et aux symboles le soin de transmettre ce que les mots ne sauraient exprimer.
Et à ce moment précis, dans la lumière tamisée du matin, c’est toute une mémoire africaine millénaire qui a semblé se lever pour recevoir, avec fierté et calme, l’hommage du monde.
Krismo KABORE
Intégration BF