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Sous le ciel lourd et dense de Samandeni, ce 1er juin 2025, un souffle nouveau a traversé la terre rouge du pays profond. Un souffle d’honneur, de lucidité et de résistance. En première ligne de cette visite chargée de symboles : le Colonel Hermann Rouamba, Chef d’État-Major de l’Armée de Terre, à la tête d’une forte délégation militaire, venue sonder les lignes de front, galvaniser les hommes, et témoigner du lien sacré entre l’armée et la nation.
Ce déplacement, au-delà de son aspect opérationnel, relevait d’une mission plus vaste, presque existentielle : réaffirmer la souveraineté nationale face aux vents contraires de l’insécurité, et proclamer que le Burkina Faso, malgré ses blessures, reste debout, digne et résolu à défendre chaque pouce de son territoire.
Avant de rejoindre Samandeni, la délégation a marqué une halte chez Sanou Omar, chef de village de Bama, village emblématique des Hauts-Bassins. Là, sous son hangar accompagné d'une delegation, le Colonel Rouamba a été accueilli par le chef coutumier et les notabilités locales. Loin d’un simple protocole, cette rencontre s’est muée en une déclaration de philosophie : celle d’une armée enracinée dans son peuple, à l’écoute de ses gardiens de la mémoire, soucieuse de bâtir la sécurité dans la continuité de la tradition et du dialogue. « Les chefferies traditionnelles, a rappelé le Colonel, sont les premiers bastions de la cohésion nationale. Leur parole compte, leur soutien est vital. »
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Samandeni, point de convergence entre géostratégie et espoir
La suite de la visite a conduit la délégation sur le site du détachement militaire à Samandeni, localité au positionnement stratégique, connue pour son barrage, ses terres fertiles, mais aussi pour son exposition sécuritaire. Là, dans une atmosphère solennelle et fraternelle, les forces engagées dans la défense du territoire militaires, gendarmes, agents des Eaux et Forêts et VDP ont accueilli avec émotion leur chef.
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Sur un terrain marqué par l’effort, la sueur et l’engagement, le Colonel Rouamba a pris la parole. Avec la fermeté d’un stratège et la compassion d’un frère d’armes, il a salué la discipline, le courage et surtout la résilience de ces femmes et hommes qui tiennent la ligne au prix de leur vie. « Vous êtes la muraille de la République, le dernier rempart contre l’obscurité. C’est en vous que réside la promesse d’un lendemain debout », a-t-il déclaré, déclenchant une salve d’applaudissements.
Mais c’est une autre voix, celle du chef de terre de Samandeni, Sanou Dosso, qui a donné à cette visite toute sa densité. Avec gravité et conviction, il a exprimé l’adhésion des populations à l’initiative présidentielle Faso Mêbo, tout en lançant un appel au développement.« Nous savons que nos fils tombent pour que nous vivions. Mais la paix n’a de sens que si elle est accompagnée de justice, de routes, d’eau, d’écoles », a-t-il dit, avant d’adresser un message au président Ibrahim Traoré : « Dites-lui que Samandeni est à ses côtés, mais que Samandeni espère aussi. »
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Un plaidoyer poignant, qui rappelle que la sécurité ne peut se penser sans les infrastructures de vie, sans la justice sociale, sans la perspective du progrès partagé.
La dernière étape de la visite a conduit la délégation sur le site du barrage de Samandeni, infrastructure cruciale pour l’économie du pays, et pilier d’une autosuffisance énergétique et agricole à venir. En inspectant ce site, le Colonel Rouamba a réaffirmé une conviction profonde : le développement n’est pas une promesse vague, mais une exigence vitale. Il est la réponse à ceux qui cherchent à semer le chaos, l’antidote à la peur, le fruit légitime de l’endurance du peuple.
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Par cette immersion sur le terrain, l’armée burkinabè a voulu dire ce que mille discours n’auraient su exprimer : que le Burkina Faso n’est pas vaincu, qu’il ne pliera pas, qu’il ne renoncera pas à son destin. À Samandeni, le pays a prouvé qu’il n’est pas en attente d’un miracle extérieur, mais en marche, porté par sa foi, sa force et sa dignité.
En cette période d’incertitudes, la Nation ne s’est pas contentée de résister elle s’est redressée. Et de ce redressement naît une nouvelle espérance, forgée dans la poussière des routes, dans le silence des veillées militaires, dans les cris des villages encore debout. À Samandeni, le Burkina Faso a murmuré au monde : « Nous sommes là. Et nous ne céderons rien. »
Abdalah KABORE
Intégration BF